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4.55/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Sartène , le 26/10/1953
Biographie :

Michèle Corrotti enseigne au lycée de Bastia les lettres classiques puis le cinéma.

Elle est fondatrice et présidente d'Arte Mare, festival du film et des arts en Méditerranée, elle est à l'origine du Prix Ulysse décerné à un premier roman et à l'ensemble d'une oeuvre.

Peintre, elle est également l’auteur d’un premier roman, "Petite Italie" (2014).

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ITV - Interview de la présidente Michèle Corrotti


Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Ses rudes mains fripées s'affairaient autour de la farine en puits, des gros oeufs, du beurre en motte pâle. Et comme l'air sentait bon quand Anghju lui préparait une amandullatta. Pietro Arrivabene avait à nouveau dix ans, il cassait les noisettes qui doraient ensuite quelques minutes dans le sucre. Le petit filet de fumée qui s'échappait de la casserole indiquait que la friandise était prête. Et Anghju versait le caramel sur les grandes feuilles de papier huilées.
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Un mari trompé, c'est injuste, fait toujours piètre figure. M. Chardon, malgré ses efforts, ne pouvait s'empêcher de témoigner à sa femme le profond mécontentement qu'il ressentait.
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C'était en fin d'après-midi; Gabriel s'était étrillé, bouchonné, il empestait l'eau de senteur à plein nez. Il avait à grand renfort de pommade tenté de discipliner sa chevelure, mais sans résultat. Sa hure de loup, ainsi l'avait baptisée obligeamment son père - se révélait rebelle aux soins les plus obstinés. Il marchait à grands pas, se retenant pour ne pas bondir, se laisser aller à quelque entrechat ou autre extravagance. Le coeur ne lui battait plus dans la poitrine mais dans la gorge, et il lui semblait devoir étouffer d'excitation. Mazette! Quéquette, alouette je te plumerai, et la tête et le bec... elle était à lui, la petite caille. Elle lui tombait toute rôtie... dans la gueule. Comme on l'envierait...
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De retour à Bastia, dans l'attente d'une autre mission, Gabriel retrouva ses joyeux camarades. Gercourt, Fontanel, Tiffet de la Mothe, son cher Denis et d'Arcy, qui était décidément un drôle de corps. Il ne parlait que de femmes, mais c'était la croix et la bannière pour l'entraîner dans quelques parties fines. Pourtant, avec son visage de séraphin, il avait tout du bourreau des coeurs. Fallait-il que ce soit lui, Gabriel au masque de gargouille, qui pousse ce gandin à la débauche? Le monde était mal fait.
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Réfugiée sur un prie-Dieu, Maria Coronata rêvait. A cette heure, l'oratoire Saint-Roch était presque désert. Elle goûtait là une solitude qui lui causait tant de plaisir que s'en était un péché. Le palazzo Castarola bruissait des allées et venues de trop de gens, la famille, les domestiques, les fournisseurs, les locataires, les visiteurs... Et Paolina insatiable qui la suivait partout, voulant sans cesse qu'on joue avec elle, qu'on lui raconte une histoire, qu'on réponde à ses questions... Les enfants sont une engeance bien fatigante! Mieux vaut la compagnie d'un chien. Ce n'est pas le gentil saint qui la contredira, lui qui pestiféré et abandonné fut nourri chaque jour d'un petit pain que son chien lui portait dans un petit panier. Il n'y a pas à dire, saint Roch était plus avisé que sant' Antonio del Porco dans le choix de son acolyte. Mais à tout prendre, mieux vaut peut-être la compagnie d'un homme?
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Pietro Arrivabene, requinqué par sa bonne nuit de sommeil, déambulait, intrigué par la foule, amusé par le contraste entre les tenues européennes et la bigarrure indigène. La végétation affichait une santé insolente. Des palmiers, des magnolias, des forsythias, des micocouliers, les inévitables eucalyptus et d'autres arbres luxuriants que le consul ne reconnaissait pas.
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Pour chasser cette tristesse qui lui arrivait par bouffées, Pietro Arrivabene connaissait des remèdes, les femmes et les jouets. Des dames, il n'était pas en peine d'en trouver. On lui avait suggéré des adresses. Bastia semblait richement pourvue en bordels et autres lieux de débauche. Et même cet ignoble Arcangelo, qu'il avait fallu faire libérer la semaine précédente, après qu'il eut pissé, un soir de beuverie, sur le monument aux morts de la place, lui avait glissé les noms de quelques compatriotes peu farouches. Mais sans être bégueule, le consul avait toujours préféré la grâce inattendue des amours de hasard aux rencontres tarifées. Il attendrait une bonne fortune.
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S'il était en Europe un Etat où les nobles tenaient encore le haut du pavé, c'était le royaume de France. Personne ne connaissait la liste exacte de ceux qui pouvaient prétendre figurer à bon droit dans cet ordre privilégié qu'on appelait la noblesse. Les voies pour y pénétrer et s'y faufiler étaient nombreuses. Dans les salons, des théoriciens improvisés cherchaient à établir l'origine de cette catégorie privilégiée de sujets du roi. Descendaient-ils des guerriers francs? Un de leurs ancêtres s'était-il un jour croisé? Sans réclamer, comme la soeur du baron de Thunder-ten-tronckh, plus de soixante et onze quartiers, sauraient-ils exciper au moins de quatre du côté paternel et maternel? A L'opposé, dans l'île de Corse, les titres de noblesse étaient rares. Ceux qui les portaient avaient été récompensés sur le continent et les descendants des seigneurs du Sud, trop nombreux pour se distinguer des autres habitants, se souvenaient surtout de l'hostilité qu'avait toujours manifestée la puissance souveraine génoise à l'égard de leurs ancêtres. Le transfert de souveraineté de Gênes à la France changeait la donne.
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L'assistance était maigre sur la grande place. Ce serait une fête nationale sans entrain, gâchée, disait-on autour de lui, par le temps maussade. Dans le port, le courrier d'Italie, la Città di Savona, faisait son entrée. Elle transportait chaque semaine quelques tonnes de marchandises et quelques dizaines de passagers entre Gênes, Livourne et Bastia, et poursuivait sa route jusqu'à Porto Torres, sur la côte sarde.
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Les maisons sortaient de l'ombre. Le soleil s'éveillait. Ses premiers rayons éclaboussaient la mer et répandaient sur les quais, les façades, les toits, et plus loin sur les pentes des collines, une lumière jaune. Dans la douceur de ce matin de septembre, le consul regardait les pêcheurs démailler, les barques remuer au rythme du clapot, le linge pavoiser les façades austères et, au-dessus des lauzes tachées de brun, les mouettes tirer des bordées, cisaillant le ciel de leurs corps robustes.
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