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Citation de VincentGloeckler


Désormais, coupables de faire cause commune avec les envahisseurs, rejetées par nos amis, par nos maris, par nos mères et par nos belles-mères, nous ne pouvions plus bavarder qu'avec l'ennemi. Et c'est en compagnie de l'ennemi que, souvent, nous allions nous promener dans les environs du village. Il nous semblait n'y avoir rien qui vaille vraiment la peine d'être montré, rien que de la broussaille et des moutons. Mais les humanitaires, citadins pour la plupart, et quelques-uns des migrants, s'enthousiasmèrent. Et grâce à eux, nous qui en avions par-dessus la tête des moutons sardes, nous commençâmes à les voir d'un autre oeil. Nous découvrîmes que nos moutons étaient magnifiques et que chaque troupeau composait un tableau différent. Certains étaient blancs sur le fond gris des pierriers, en route pour le pâturage, d'autres, des taches dorées à flanc de colline. L'un d'eux, solitaire, à l'écart de ses compagnons, nous observait. De loin, vous pouviez confondre certains troupeaux avec les floraisons printanières. Des brebis formaient une couronne autour de leur berger, qui procédait à la traite vespérale, d'autres, en chemin, traçaient des géométries le long des chemins de terre. (pp.48-49)
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