Au coeur des terres sardes dans un trou perdu dont tout le monde se fichait bien , habitants d'un village de bicoques et de rues délabrées , de vieilles baraques rafistolées , là où même le train ne s'arrêtait plus——- il passait en sifflant, en ignorant le hameau ——- où la plupart des habitants sont de vieux couples ne substituant tant bien que mal , plutôt mal , de la monoculture d'artichauts , un jour « Les Envahisseurs » débarquent, et personne , sur le coup ne veut de cette caravane de Migrants Exilés ……
C'est qu' « avant l'invasion du village par ces migrants et les humanitaires blancs , qui les accompagnaient , il y avait eu celle des aides - soignantes étrangères » , venues d'Europe de l'Est que les derniers célibataires du lieu avaient épousées , fascinés bien sûr par leur blondeur et la finesse de leur taille …
Alors cette fois, c'est non.
Pourtant , ils vont rester …Car où aller ?
Cinq ans après «
Sens dessus dessous » l'auteure se saisit à nouveau de la tragédie des migrants . …..de manière directe …
Ils vont rester grâce à la volonté des femmes narratrices : les migrantes et les villageoises , car la place principale est donnée aux femmes …dans «
Une saison douce » .
Dans l'état de torpeur et d'abandon où les villageoises étaient , elles auraient pu se laisser aller à la paresse, au contraire , elles ne jetteront point l'éponge .
Elles trouveront une nouvelle raison de vivre , de rêver , de s'activer, reprenant goût au potager partagé , sachant de nouveau écouter la nature, instaurer un rapport d'amour et de solidarité avec les végétaux qu'elles cultiveront avec « les noirs et les noires » , elles sauront se rendre utiles auprès de ceux qui avaient eu beaucoup moins de chance qu'elles .
Jusqu'à engager un labeur frénétique en faisant mûrir à nouveau oranges , mandarines , citrons , tomates et pommes de terre , en sauvant un local dit « La Ruine » en rebouchant les trous , à l'aide de leurs hommes, en remplaçant les portes pourries, fenêtres et volets .
Le village vivra une nouvelle vie , redeviendra une communauté par la force de l'échange, bien qu'au départ rempli de défiance, maris et femmes se réconcilieront , les moments d'inquiétude et de vide se feront moins vifs .
Mais certains « grincheux noirs » se refusaient tout même à parler la langue car ils désiraient à tout prix rejoindre la véritable Europe , leur place , estimaient - ils n'était pas ici …..
Un jour ? Ils repartirent au grand désarroi des villageois …..
Bien sûr , l'angoisse et la peur , la défiance ne diminueront pas tout à fait .
Conte moderne? , fable humaniste ?.
Ton drôle malgré la douleur du sujet , dynamique des échanges mis en place , remises en question, et renouveau , originalité du traitement de ce sujet si polémique ,méfiance puis entraide acceptation douce , sourires , haine qui cède parfois le pas à l'empathie, genre comédie « merveilleuse ».
Bienveillance et engagement discret de l'auteure , rêves et condition humaine, c'est tout cela à la fois ce nouvel opus .
Un agacement ,pour ma part trop de pages consacrées à la religion .
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr !