Le hidjab, une écharpe vert pâle entourant son front, ses joues et son cou comme une guimpe de religieuse, remplissait parfaitement sa mission en la privant de toute séduction. Ce n’était pas la première fois que Jonathan se demandait pourquoi tant de femmes acceptaient de se voiler au lieu d’exiger des hommes une conduite décente. En des périodes comme celles-ci, le port du hidjab représentait une affirmation de foi si ostensible qu’elle en était dangereuse. Il éprouva, une fois de plus, un profond mépris pour les hommes qui l’imposaient à leurs femmes. Non contents d’obliger celles-ci à assumer leur propre chasteté – une femme doit rester cachée, car si elle sort, le diable la regarde –, ils étaient trop lâches pour manifester publiquement leur foi. Où était l’équivalent masculin du voile ?