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Citation de Woland


[...] ... - "Nous n'avons donc rien qui puisse nous mettre sur la piste du meurtrier ?" demande le commandant Santamaría.

Il bâille. Il est cinq heures du matin et il n'est qu'à moitié réveillé. Il y a une heure, il a été brusquement tiré d'un rêve sur ses jours de gloire en Afrique. Il se frotte la cuisse et le genou droit. Le matin, la douleur reste supportable mais, quand vient le soir, la marche devient pénible.

L'agent rabat en arrière la pèlerine de son uniforme gris et secoue la tête.

- "Non, commandant, pas pour l'instant."

Augusto préfère se faire appeler "commandant" plutôt que "commissaire", son poste actuel auprès des Services de Sûreté madrilènes. Il se sent avant tout militaire et regrette de ne plus pouvoir porter l'uniforme quand il est en service ; à présent, il est en costume trois-pièces.

- "Qui nous a prévenus ?" demande-t-il.

- "Le concierge. Il a entendu les coups de feu."

Le casque doublé de feutre de l'agent a un peu glissé ; il le redresse et en fixe la mentonnière.

Le bordel est situé dans le quartier de Lavapiés, au premier étage d'un immeuble qui en compte quatre. D'après le concierge, l'appartement appartient à une certaine Mme Loyola, mais la dame en question est introuvable. Au milieu de la pièce de quatre mètres sur quatre où gît la victime se dresse un lit à baldaquin ; dans un coin, derrière un paravent, une cuvette remplie d'eau est posée sur un guéridon. La fenêtre, qui donne sur le patio, est ouverte. L'homme dans le lit à baldaquin a reçu plusieurs balles tirées à bout portant dans la tête et son visage, qui a éclaté, ne ressemble plus à rien. Sur une chaise à côté du lit, les vêtements de la victime sont soigneusement pliés : un costume bleu à fines rayures blanches, une chemise blanche présentant quelques taches de sang, une cravate bleue, des chaussures noires, des chaussettes noires.

Santamaría prend le pantalon et en tâte les poches : un trousseau de clefs. Dans la poche intérieure de la veste, il trouve une liasse de billets de banque et un petit mot rédigé à la main :

"ALGDGADU

Je voudrais rappeler par la présente que je tiens à récupérer ma collection de recueils de poésie française. Je ne t'importunerai plus à ce sujet, mais mon épouse insiste pour les récupérer. (Elle veut les relire avec sa sœur.)

Si tu voulais bien les apporter lors de la prochaine réunion, je te serais très reconnaissant.

Mes sincères salutations.

José María" ... [...]
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