Les soldats munis de haches arrivèrent à un bois ancien et sacré. Ses branches entrelacées enfermaient un espace central frais que les rayons de soleil n’atteignaient jamais, mais où l’eau jaillissait en abondance de sources obscures… sur les auteurs des dieux barbares qu’on adorait là s’amoncelaient des offrandes hideuses, et tous les arbres étaient aspergés de sang humain… Personne n’osait pénétrer dans ce bois à l’exception du prêtre ; et même lui s’en tenait à l’écart à midi, et entre l’aube et le crépuscule – de peur que les dieux puissent être au loin à ces heures-là.
- Lucain, La Pharsale (p. 130)