AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de ladesiderienne


De maussade qu’il avait été ces jours derniers, le printemps confinait à l’été en cette matinée du 3 juin 1484. Philippine de Sassenage en fut saisie par la clarté éblouissante d’un franc soleil qui vint brutalement agacer ses yeux par-delà même ses paupières closes.
- Allons debout damoiselle Hélène. Le cortège est annoncé, la heurta plus encore la voix nasillarde de la servante qui venait sans ménagement d’écarter les tentures de sa chambre, dans cet hôtel particulier qu’on avait alloué à sa famille dès leur arrivée à Romans, la veille.
- Votre matinel est prêt. Il ne faut pas traîner ou vous ne verrez pas le Prince passer, insista la jouvencelle.
Parée d’une excitation toute juvénile, son timbre montait dans les aigus, le rendant plus détestable encore qu’elle l’était elle-même par sa disgrâce et sa maladresse. Celle que ses parents avaient eu le mauvais augure de prénommer Bonnemine quatorze ans plus tôt, ne venait-elle pas en pénétrant dans la chambre de se prendre les pieds dans le tapis, manquant de verser son plateau d’argent chargé de vaisselle, d’un bouillon clair, d’un œuf coque et d’un fruit? Il eut fallut que Philippine soit sourde pour n’être pas tirée gaillardement du doux rêve qui la tenait alors et dont elle peinait à sortir.
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}