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Critiques de Mireille Hadas-Lebel (12)
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L'hébreu: 3000 ans d'histoire

Bon oui 3000 ans, comme le démontre l'inscription hébraïque de la forteresse d'Elah à 40 km à l'ouest de Jérusalem. Un tesson de céramique avec 5 lignes dessus , parfaitement daté (stratigraphie et carbone 14). Donc3000 ans (et plus) sans aucun doute.

Sachez que Abraham nous dit: » je suis un araméen de Haran « .Il ne dit pas un hébreu de Haran. .Il est à ce moment à Ur en Chaldée .Oui les ancêtres des hébreux avaient déjà la bougeotte.

Certains passages bibliques et une partie importante de la littérature rabbinique est d'ailleurs en araméen. C'est la langue que parlait jésus, un juif de Galilée. J'ai découvert un jour que je lisais de l'araméen tous les jours quand ma mère me l'a dit et montré !

Sinon à New-York je cherchais une info et l'hébreu biblique m'a permis de la trouver, je ne parlais pas yiddish , la langue locale. .A Jérusalem, je voulais savoir où me laver les mains et j'ai trouvé grâce à l'hébreu biblique!

Un jour enfin, mon frère m'a dit qu'il "était sur la face les cils dans le sol. "parce que on lui mangeait la salade sur la tête » . Je comprenais chaque mot parfaitement biblique mais l'idiomatisme non (je suis dans la mouise ,on me marche sur les pieds). Je n'étais pas loin non plus de savoir aussi l'hébreu contemporain et toujours sans le savoir !Tout ceci n’est pas dans ce livre. Cela sert à montrer que ni vu ni connu , les juifs ont de tout temps eu tendance à parler juif.

J'ai eu la chance de suivre les cours de l'auteur et je peux attester de son immense savoir sur le monde juif antique. Cependant je me souviens surtout des merveilleuses bagues en argent qu'elle portait à chaque doigt !

Eliezer ben Yéhuda qui fut le père du premier enfant monolingue en hébreu depuis environ 1400 ans. Il découvrit que les juifs d'Afrique du Nord, utilisait largement l'hébreu avec une prononciation assez proche de la prononciation antique et afro-asiatique.

Enfin hébreu veut fondamentalement dire :passer, traverser. Donc des araméens entrèrent en Canaan ( ils passèrent le Jourdain) et vécurent longtemps sur les hautes collines de Judée Samarie ou ils eurent beaucoup d’enfants , avec les cananéens ! .

On sait que déjà il ne mangeait pas de porc et qu'ils adoptèrent la langue du pays ; l'hébreu. C'est alors que naquirent les hébreux qui parlait les deux langues et qui retournèrent à l'araméen après avoir eu l'hébreu en langue écrite et vernaculaire. Mais pas tous le firent et l'hébreu fut parlé en Galilée et sur le Golan comme en atteste l'hébreu mishnique et l’archéologie jusque le VIème siècle. Donc l’hébreu est la langue des cananéens qui vivaient originellement en Canaan et des araméens ( originaires de Haran) qui fusionnèrent avec eux.

Comme moi à New-York, on a donc continué d'utiliser l'hébreu quand c'était le plus pratique en dehors de la nécessité donc. La langue était certes en sommeil mais c'était un sommeil léger et le moindre frémissement la réveillait.

Ce livre sur l’histoire de l’hébreu , aborde l’origine de l’alphabet hébraïque .Il explique l’ordre des lettres et la signification du nom de ces lettres. L’auteur pose magistralement la césure causée par le premier exil et la chute du royaume du nord.

Il est question de l’évolution grammaticale et de l’analyse du vocabulaire hébraïque , les mots perdus , les mots qui évoluèrent au grès des siècles ,Enfin l’auteur examine en détail l’histoire de l’hébreu contemporain, avec ses emprunts aux différents stades d’évolution de la langue hébraïque. Heureusement l’auteur n’entre pas sérieusement dans la grammaire hébraïque et l’ouvrage est celui d’une langue vivante et des gens qui la parlèrent au grès du temps avec ses paliers de renaissance du mode vernaculaire pour certains très anciens.

Ma grand-mère qui vivait en Israël ne m’a jamais parlé en hébreu car c’était la langue sacrée (sauf une fois pour me donner sa bénédiction ). Donc c’est vrai il y avait bien cette résistance à utiliser l’hébreu pour un usage profane , mais il ne faut pas exagérer la portée de cette tendance.

L’usage profane a traversé l’histoire et quand le cadre national fut restauré, la renaissance de l’usage vernaculaire de la langue fut fulgurant et massif.

Le texte s’intéresse aussi à la structuration de la poésie en hébreu .Cet ouvrage est très accessible je le souligne .



Bon je n’ai pas honte de passer pour quelqu’un de très au fait du monde juif, mais je précise que mon nom n’est pas d’origine française , car il est d’origine gallo-romaine . Mes racines sont complexes et elles tournent autour de Jérusalem sur Marne (une ville dans ma tête) et de la Champagne , dans un village plus précisément ,dont le nom , Pavant , signifie frontière en gaulois (pan-van) . Celle entre les pagus des Rèmes et des Parisis .Les choses ne sont jamais simples, donc évitons le » simplisme « et cela vaut pour l’histoire de la langue hébraïque bien sûr.

Et surtout : Champagne ! (Kacher éventuellement ).

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Massada, histoire et symbole

J'ai eu le plaisir de suivre les cours de l'auteure à Paris IV et c'est une expérience que je vous recommande , si le judaïsme antique vous intéresse .

L'auteur a écrit plusieurs monographies très accessibles pour certaines , car il s'agit fréquemment de vulgarisation .

J'ai parfaitement en mémoire ce site archéologique époustouflant de Massada , une forteresse naturelle , suspendu dans le ciel et surplombant « Yam ha mélakh « ( la mer de sel ) la mer morte , d'un côté , et le désert de Judée à perte de vue de l'autre .

L'étendue d'eau à bien reculée aujourd'hui mais le site écrasé de soleil a gardé quelque chose d'absolument authentique . Il faut d'ailleurs absolument regarder des photos car l'environnement de Massada est très facilement lisible et naturellement très parlant .

Ce petit ouvrage pointu et rigoureux s'attache à principalement analyser les événements historiques antiques autour de ces lieux de mémoire juive et donc évidement de l'ultime siège de cette forteresse .

L'analyse des écrits de Flavius Joseph y est solide et très développée .

L'auteur consacre du texte , pour examiner le rôle mythique qu'a joué la trame évènementielle des évènements tragiques de Massada , dans la mythologie née autour de la renaissance de l'état du peuple juif à nouveau souverain depuis 1948 .

Massada et les zélotes , les combattants du ghetto de Varsovie , passèrent le flambeau dans l'imagerie populaire judéo-hébraïque ( en diaspora comme Ba haretz ), la flamme de la liberté , aux combattants de la Haganah , du Stern ou de l'Irgoun de la guerre d'indépendance .

Aujourd'hui , l'archéologie , la paléogéographie et d'autres sources font abondement parler la terre du pays qui fut le creuset du peuple juif ( n'en déplaise à l'Unesco ) et il suffit de creuser ce sol pour s'y trouver aux prises avec la plus haute antiquité hébraïque et même avec la préhistoire , car Israël est désormais un lieu central pour la paléoanthropologie .

Le peuple juif est donc de nos jour le propriétaire de son histoire et c'est souverainement que l'état décide de quand et de qui fouille , quand , quoi et où .

Et les objets restent sur la terre de leur découverte dans les musées nationaux .

De même les publications en anglais et en hébreu paraissent abondement et révolutionnent les poussiéreuses et quelquefois racistes et orientées , études antérieures concernant l'histoire juive de l'antiquité .

Le siège de Massada est donc considérablement banalisé .

De ce point de vue le travail de l'auteur de cette histoire de Massada est capital pour les lecteurs de langue française , car elle est une des rares historiennes françaises qui soit capable de se confronter aux sources historiques , et historiographiques , variées , en vo et rédigées dans les langues du proche orient antique et contemporain .

Personnellement , si je suis conscient de l'importance symbolique de cette forteresse , sur laquelle avec beaucoup d'émotion , je suis monté plusieurs fois à pied , je pense qu'il ne faut pas perdre pour autant le point de vue du témoignage hautement critique de Flavius Joseph .

La cause nationale et la révolte avaient évidement une légitimité fondamentale à être , cependant Flavius Joseph était opposé au parti des zélotes et donc également opposé aux aspects suicide collectif qui clôturèrent ce siège ultime et d'autres épisodes de la révolte des juifs contre les romains .

Il faut savoir que Flavius Joseph était personnellement viscéralement et intimement opposé au martyr et donc pour la vie . Lui-même alors que révolté et capturé , il avait refusé une fois et définitivement , le martyr et de ce fait il fut classé comme traitre par les sicaires .

Il y a quelque chose de grandiose , de profondément tragique et intense dans le siège de Massada , qui fut le denier espace de liberté du peuple juif , le dernier souverain avant 2000 ans , le dernier à tomber .

Mais il n'empêche que j'ai toujours été frappé par le fait que les sectateurs de la liberté , n'hésitèrent pas à exécuter ceux qui doutaient , ceux qui avaient peurs et d'autres qui auraient pu légitimement s'enfuir et vivre , mais qui furent exécutés , comme par exemple les paysans qui cultivaient la terre et à qui les zélotes prirent les récoltes , mais aussi la vie , au pied des contreforts lumineux et splendides de Massada.

Je voudrais insister sur le fait qu'une lecture attentive des sources concernant l'ultime révolte juive contre Rome , renseignent sur le fait que ces évènements ont fondé historiquement quelque chose de spécifique aux religions du livre et qui n'est donc pas nouveau . Il s'agit des logiques fondamentalistes , celles qui conduisent à légitimer le meurtre et le martyr involontaire d'innocents , en invoquant le nom divin .

Ce n'était pas évident si on se réfère à l'ancien testament comme code de conduite , et pourtant c'est à mon humble avis quelque chose qui est né dans le monde juif des débuts de l'ère commune et avant , pour les prémices , à l'époque de l'occupation hellénistique et donc de celle des « Maccabim « .

La légitimation fondamentale de la mort au détriment de la vie . La mort prenant le pas sur la vie , tire sa légitimité de l'histoire nationale , qui l'a justifiée et validée , un peu comme dans une ordalie , et un peu aussi de l'imitation pourtant non statutairement légitime , de certaines figures bibliques .

Ce trait est dès cette date une constante nouvelle et acquise de l'histoire juive , et ce malgré une abondante littérature rabbinique qui sans s'y opposer , viendra quand même par la suite la cadrer méticuleusement et donc viendra encadrer cette aspiration contrenature de la mort comme sublimation de la vie ( cf. entre autre Maimonide ) ...

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Philon d'Alexandrie : Un penseur en diaspora

Philon appartenait à la communauté juive d'Alexandrie à l'époque où l'Egypte devint une province romaine. Cette communauté, présente depuis la fondation de la ville par Alexandre, avait su préserver son particularisme religieux, non sans violence, tout en adoptant la langue et la culture du monde grec. C'est à Alexandrie que fut établie la Septante, les livres de la Loi juive traduits en grec, la bible que lut et commenta Philon . Cette importante entreprise d'exégèse, qui allait façonner la pensée chrétienne, se mêla assez naturellement à la philosophie grec familière à son auteur. Ainsi "la genèse" côtoie-t-elle "le timée" de Platon dans lequel celui-ci évoque la création du monde par un démiurge comparé à un artisan. Mais le pythagorisme et le stoïcisme sont tout aussi présents , l'un avec sa conception des nombres qui régissent le monde, l'autre croyant à la providence et à une vie morale.
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Hérode

Voilà un récit fort sec d'histoire événementielle, où la grande historienne du judaïsme hellénistique Mireille Hadas-Lebel retrace, à l'aide d'une documentation impeccable, la vie et la politique d'un roi-client de Rome, le fameux Hérode, que les Evangiles accusent à tort du Massacre des Innocents. Bien d'autres massacres sont à porter à son action, cela dit. Pour ainsi dire, le récit ne sort pas des palais, et l'on n'apprend que peu de chose du temps et des civilisations où ce roi vécut. Tout est réservé à la diplomatie et aux assassinats de famille.
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L'hébreu: 3000 ans d'histoire

Un petit livre pratique et complet qui balaye l'histoire de cette langue fascinante, de ses origines à son usage actuel, en s'attardant sur toutes ses pérégrinations et les transformations qu'elle a subi.

Prochaine lecture dans la même collection : le yiddish !
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Jérusalem contre Rome

L'un des grands intérêts de cette oeuvre magnifique est de rendre aux vaincus la parole : l'auteur insère et traduit de nombreux textes difficiles d'accès, écrits dans des langues peu maîtrisées du public, où le peuple juif vaincu par Rome s'exprime et donne, si l'on peut dire, sa version des faits. L'analyse historique est scientifiquement impeccable et retrace étape par étape les relations entre Juifs et Romains, de la première rencontre à l'asservissement final de la Judée sous Hadrien.
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Les Pharisiens

C'est un livre qui manquait : une présentation à la fois précise et scientifiquement fondée, mais aussi accessible à un très large public, de l'un des courants essentiels du judaïsme du temps de Jésus, le seul avoir eu une véritable postérité (sauf si l'on considère que le christianisme a été une de ces branches du judaïsme de cette époque). Le judaïsme rabbinique est en effet directement issu du courant pharisien.

Une interprétation rapide de certains passages des évangiles, dont le succès a été malheureusement manifeste, pour des raisons historiques bien analysées par Madame Hadas Lebel, a contribué à répandre une idée totalement fausse de ce qu'étaient en réalité les pharisiens.

Le livre replace les choses dans leur contexte, et montre en quoi les pharisiens, proches du peuple, représentaient alors le courant majoritaire, et ne constituaient donc nullement une clique étroite de scribes mal intentionnés ; et surtout, et c'est là l'un des mérites essentiels de ce livre très clair, elle montre en quoi Jésus partageait la plupart de leurs interprétations, et pourquoi on peut considérer qu'il était l'un des leurs par sa formation, par son milieu familial, et par l'essentiel de son enseignement.
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Les Pharisiens

Mireille Hadas-Lebel offre un portrait inédit des adversaires de Jésus, bien plus proches qu’on ne l’imaginait du rabbi de Nazareth.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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La révolte des Maccabées : 167-142 av. J.-C.

une étude concise et claire pour avoir une idée historique plus nette à lire
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Hérode

L’historienne Mireille Hadas-Lebel brosse un portrait brillant et inquiétant du roi Hérode, dont l’ombre portée parcourt l’Évangile.
Lien : http://www.la-croix.com/Cult..
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Hérode

Habituellement considéré sans amé­nité par l'historiographie, Hérode eut effectivement un parcours des plus agité, dont les étapes sont retracées avec brio par l'historienne Mireille Hadas-Lebel.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Manuel d'hébreu

J'ai suivi du cours d'hébreu L' ASSOCIATION PHILOTECHNIQUE ,et ASSIMIL 1.Malheureusement, je n'ai pas continuer .En revanche,j'ai suivi la "Méthode d'Hébreu Moderne"

madame Hadas-Lebel et Sonia BARZILAÏ ,et Itzhak Tordjman "Lire l'hébreu: Méthode révolutionnaire de lecture par les formes et les couleurs"

cordialement,

Baya MERABET

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