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Citation de MerzoukAmoura


Mohammed Dib
Sur sa couche, la mère, étendue à même le sol parce qu'elle n'avait jamais accepté de dormir dans un lit. La mère. Celle qui ne s'accordait aucun repos, qui aurait été scandalisée si la pensée l'en eut effleurée, et que voici prenant ses aises au mitan du jour !
Mais c'était pour mourir. Sa famille ne la verrait pas se relever.
Ils allaient le vérifier et verser toutes les larmes qu'ils avaient épargnées dans leur exil, et les filles de surcroît se répandre en lamentations.
L'heure de la levée du corps vint toutefois à sonner. Si, étant ce qu'on est, il arrive qu'on émigre, on se préoccupe de sa fin, de sa disparition de ce monde, autant que d'une vieille paire de babouches. Il y a de l'immortel chez le migrant, ou des prédispositions à l'être.
Immortelle également était la pauvre Zahra, génitrice d'Ymran, de ses frères et sœurs, jusqu'au jour où elle ne l'a plus été. Personne dans la famille n'avait prévu la fatale issue. Ils n'en avaient tout simplement pas envisagé l'éventualité. Et que fallait-il faire d'elle alors? La renvoyer là-bas, où elle aurait dû être en cette circonstance? Il ne saurait en être question, ils ne possédaient pas le premier sou pour y songer et il en coûtait les yeux de la tête. Mais sinon quoi, l'enterrer sur place? Comment enterre-t-on les gens dans cette partie du monde ?
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