AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de MerzoukAmoura


Mohammed Dib
D'abord, composer avec la sorte de temps qui semble n'appartenir qu'à ceux de Tadart, une sorte de temps dont ils disposent d'une manière bien à eux. Je n'ai ni connu ni vécu ça. Et à présent que j'en fais l'expérience, je n'en vois que les lenteurs, pour ma part. Tu n'en vois que les lenteurs, mais tu finiras aussi par voir que leurs faits et gestes consomment, dans tous les cas, le plein de temps qu'il leur faut, guère plus, guère moins; l'exacte mesure.
Ymran dit : C'est ça ! Ni trop, ni trop peu. L'accomplissement fixe lui-même son temps et son terme. Pas les horloges. Les villageois si on veut, leur horloge c'est le soleil, vers lequel il leur suffit de lever les yeux pour savoir où ils en sont de leur journée, et de leur ouvrage, s'ils travaillent. Une horloge, avec son grand œil, de même nature que leur œil, qui s'ouvre dès que l'astre ouvre le sien et se ferme dès qu'il le ferme. Une sorte d'entente informulable.
Il n'a pas été long, d'instinct, à se débarrasser de la montre qu'il portait au poignet, une montre de prisunic d'ailleurs. Et, depuis, il se sent plus léger. A Tadart, hommes et femmes s'activent à longueur de jour sans que le temps les rende fous. Ils en gardent un bon peu pour eux. Pour vivre et, vivre, c'est parler aussi. P71
Commenter  J’apprécie          00









{* *}