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Citation de MerzoukAmoura


Mohammed Dib
Un temps encore, long ou court, il n'importait. A l'instar de ces freux, si c'en étaient là-haut, autour de l'Azru Ufernane, de telles pensées lui tournoyaient autour de la tête ! Elle vivait, la petite, disait-il, puis elle a vécu, et les jours ont passé. Ainsi va la vie, tandis que vous en êtes encore à vous demander: «Que s'est-il passé qu'il n'ait pu en être autrement? » Ymran aussi est parti et les jours ont passé. Sa route ne devait pas finir chez nous. Et il est reparti. Ce n'est pas la première fois que nous nous trompons d'espoir. Nous l'avions, et il est retourné dans son monde où il est chez lui. C'est là-bas, le pays auquel il appartient et là-bas il se doit d'être. Quant à Safia, je l'ai portée moi- même en terre comme si je faisais partie des justes. Son père, dans l'état où il était, en aurait été de toute façon incapable. Puisque je l'avais trouvée, moi, cette morte quand bien même, elle m'appartenait, elle n'appartenait à personne d'autre. En l'épousant, Ymran aurait réparé. Par méconnaissance, il a offensé notre monde, n'empêche. Elle seule l'aurait lavé de sa faute. Elle aurait été pour lui l'eau des ablutions à l'heure de la prière. Pouvait-il demeurer, une fois elle partie ? Les gens n'auraient pas compris ; que ce soit à Tadart ou ailleurs, on lui aurait jeté la pierre et il serait parti à la fin. Il n'y avait plus place, ici, pour lui. Mais nous, qui demeurons parce que nous n'aurions su où aller, que dire de nous ?
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