Sonnée par le premier faux signal du fusil, la biche patientait, exsangue, en essayant de récupérer le fil du jour. Les chasseurs restaient sur ses traces, elle ne pouvait l’oublier. Décapiter des pâquerettes avait une saveur pauvre, et pourtant, elle n’avait plus que ça ce matin. Elle se noya dans cette idée : manger. Les faons étaient en sécurité pour le moment, ses pensées s’envolèrent librement. Comment s’endormir dans les herbes de la prairie en sachant que sa cervelle pouvait exploser à tout moment dans le viseur d’un sanguinaire ?