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Citation de Charybde2


À leur grande inquiétude, il n’y avait aucune trace de l’expédition à la position que celle-ci avait indiquée vingt-quatre heures plus tôt. Or, dans cette région déserte, essayer de localiser des petites tentes sur la glace était à peu près aussi vain que chercher une aiguille dans une botte de foin. Knut avait espéré que ses membres auraient la présence d’esprit de ne pas bouger après avoir lancé leur appel. Même s’il est vrai que cela n’aurait sans doute pas changé grand-chose, la banquise étant elle aussi en perpétuel mouvement. Dans le pire des cas, le floe sur lequel l’expédition avait monté le camp avait ainsi pu dériver de plusieurs kilomètres au terme de cette dernière journée.
Pendant de longues minutes, la glace défila sous leurs yeux sans qu’ils aperçoivent le moindre signe de vie. Il régnait un silence de mort dans l’hélicoptère, tous les hommes présents partageaient la même inquiétude : il n’y avait du carburant que pour quelques courts survols de reconnaissance. Ils devraient ensuite faire demi-tour. Tentant le tout pour le tout, le commandant de bord décida de changer de cap, en décrivant des cercles de plus en plus grands autour de la position donnée. Les nerfs tendus, tous scrutaient les crêtes de compression et les chenaux, les ombres et les motifs sur la glace. Au tout dernier moment, le mécanicien distingua l’expédition à travers une éclaircie dans la couche nuageuse.
Le campement offrait une vue pitoyable. Même à plusieurs centaines de mètres d’altitude, il était évident que la situation avait mal tourné. Si l’une des deux tentes était encore dressée, l’autre s’était écroulée. La toile en lambeaux battait dans le vent. Où étaient donc les explorateurs ? Ils s’étaient probablement tous réfugiés dans la tente encore debout. Le sommet de celle-ci était à peine visible derrière la haute crête de compression. Knut se pencha vers l’avant et parcourut la glace du regard. L’expédition était partie avec deux traîneaux, or il n’en voyait qu’un seul. Un peu plus loin, les chiens étaient attachés le long d’une chaîne déployée sur la glace. Ils ne bougeaient pas. Ils gisaient comme des tas informes et sombres sur la neige et rien dans leur comportement ne semblait indiquer qu’ils avaient remarqué l’hélicoptère. Le vacarme du rotor aurait pourtant dû les réveiller. À cette heure, ils devraient être en train de courir en aboyant comme des fous.
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