Le hasard pour moi se nommait un matin d'hiver 1992, Francine, elle m'a parlé de Blanche, de ses tableaux, je débutais, je ne connaissais pas son nom. La rencontre quelques mois plus tard dans les couloirs de la mairie de Bagnières de Bigorre avec la "grande dame de l'aquarelle" se passa dans un silence émerveillé, devant une de ses œuvres, un tableau d’œillets, puis quelques autres dans la salle des mariages.
Ce jour là j'ai fait le serment de lui redonner la place qui devait être la sienne dans le monde de l'art.
Anecdotique :
.... la plupart du temps elle créait ses propres couleurs. Blanche Odin très curieuse de tout cela n'hésitait pas à se rendre chez les volaillers afin d'aller quérir des fiels de volaille pour parfaire ses nuances. Ceux-ci sont plus difficiles d'utilisation car leur acidité ouvre, dans les couleurs posées sur le papier, des blancs très structurés. Il lui arrivait parfois d'utiliser quelques gouttes de son sang afin de parfaire une tonalité de rouge, ce sont des témoins qui ont assisté à cet exercice qui me l'ont révélé, un peu étonnés certes, car le sang noircit en séchant. Rien de farfelu ici, même si cela peut paraître invraisemblable à certains incrédules, n'oublions pas qu'à partir de la renaissance les plus grands peintres utilisaient parfois leur sperme qu'ils mélangeaient au sang afin de se rapprocher au maximum de la carnation de la peau. D'excellents commentaires d'historiens d'art rapportent ces faits. De tout temps les artistes ont été novateurs afin de magnifier leur technique. Certains iront lors de la Révolution française jusqu'à dérober la relique du cœur de Louis XIV, à la broyer pour en faire des teintes pour leur tableaux ! Ce sont des fait historiques.
De grands noms de la peinture marquent l'aquarelle de leur empreinte et imposent cette discipline tandis que de petits maîtres l'utilisent comme seul moyen d'expression, mais peu parviendront à la rendre aussi attrayante et surtout aussi puissante que la peinture à l'huile. Blanche Odin y parviendra !