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Citation de moravia


Le Populaire, journal du parti socialiste SFIO, ne voyait en moi qu'un jeune assassin un peu paumé, dépassé par son geste (les événements lui donnait raison) et refusait de reconnaître la dimension politique de mon crime.
L'Humanité, organe du parti communiste, me soupçonnait au contraire d'être un trotskiste, un espion, un agent de la Gestapo encouragé à commettre cet attentat pour justifier les mesures antisémites en cours (les événements pouvaient aussi lui donner raison), tel Van der Lubbe, accusé d'avoir incendié le Reichstag, et qui servit de prétexte à Hitler pour renverser la république de Weimar.
Quand aux organisations juives, elles tenaient à se désolidariser de moi et refusaient d'être associées à un acte qu'elles condamnaient en bloc. La Fédération des sociétés juives de France réprouvait avec la dernière énergie les actes de violences. Le Centre populaire juif de France, de même que le Congrès mondial juif, affirmait que les travailleurs immigrés juifs désapprouvaient la violence individuelle comme moyen de réaction contre les injustices du régime nazi.
Samedi, l'hebdomadaire illustré de la vie juive, titrait : "Un juif a tiré...Il est regrettable que l'attentat ait été commis en France, terre d'asile pour laquelle l'émigration juive ne nourrit que des sentiments de dévouement et de reconnaissance...les actes de violence n'apportent aucune solution".
L'Univers israélite alla jusqu'à publier une lettre ouverte à la mère de ma victime dans laquelle les responsables du journal exprimaient leur tristesse devant la mort du secrétaire d'ambassade et imploraient la pitié de Madame Vom Rath. L'ensemble de ma communauté me désavouait alors que c'était pour elle que je m'étais sacrifié.
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