Dans les années 1990, Morgann un jeune breton encore étudiant, part en Yougaslavie pendant la guerre pour participer au conflit dans le camp des Serbes. Il est accompagné, entre autre, de Dejana une jolie serbe qui sera sa traductrice mais également son pilier dans cette guerre. Morgann, Dejana et leurs compagnons de guerres vont pendant plusieurs mois passer de villes en villes, ils tomberont sur des habitations, des fermes, ils devront se défendre contre des ennemis, faire fasse à des situations périlleuses.
Après la fin de la guerre, Morgann retourne en France et ce retour à la réalité n'est pas facile pour le jeune homme qui a vécu des choses difficiles en Yougoslavie. Pour garder certains secrets survenus à la guerre, Morgann va être obligé de faire certaines choses et d'entrer dans le banditisme.
Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions du Toucan pour l'envoi de ce livre, qui fut pour moi un petite déception malheureusement. Même si j'ai trouvé des points positifs au livre, je n'ai pas vraiment aimé, c'était une lecture sans plus.
Une grande partie du roman se base sur ce qu'il s'est passé pour le personnage pendant cette guerre, le reste se concentre sur ce qu'il va faire après son retour en France. Pendant la guerre, on va suivre Morgann et ses compagnons à travers les péripéties qu'ils traversent, c'est une succession d'événements racontés par le personnage. J'aurai beaucoup voulu avoir des informations sur la façon dont se déroulait cette guerre, comment ça se passait pour les civils par exemple, pour moi il manquait des éléments, il ne s'agit que d'un description de faits. La partie pendant laquelle le personnage est de retour en France m'a un peu déçu, j'aurai voulu savoir comment se sentait le personnage en tant que rescapé, la façon dont il doit reconstruire sa vie après 8 ans loin de chez lui. Cependant l'histoire est intéressante puisqu'on est dans un contexte historique réel, on s'intéresse également au sort du personnage à qui on souhaite tout au long du roman de s'en sortir.
Une des choses qui m'a manqué pendant toute la durée du roman c'est les sentiments des personnages. Que ce soit pendant ou après la guerre, on n'a pas de renseignements sur les émotions que peut ressentir le personnage, j'aurai voulu savoir ce qu'il ressent après avoir tué un ennemi par exemple. Le personnage raconte juste ce qu'il fait en succession d'événements sans partager ses émotions.
Tout au long du roman, et en particulier quand le personnage est de retour en France, on se demande si il arrivera à reprendre une vie normale. C'est quand arrive la fin qu'on a un début de réponse. La fin justement arrive un peu vite à mon goût, l'auteur nous laisse avec une grande révélation et on ne peut que supposer l'incidence que cette révélation aura sur la vie du personnage. J'aurai voulu en savoir plus, et surtout savoir comment le personnage réagit à cette révélation. Là encore, les sentiments du personnage sont mis de côté.
Un des gros points positifs du livre, et ce qui m'a rendu cette lecture agréable malgré ses défauts, c'est le style de l'auteur. Il est particulier et prenant. Il s'agit de phrases très courtes, parfois sans verbe, parfois juste un mot qui se succèdent. Cette successions de petites phrases permet une lecture rapide avec un rythme entrainant et prenant. Il peut être dérangeant au début, mais quand on est habitué, c'est efficace, on a presque l'impression que la personne qui raconte est devant, qu'elle nous raconte ses souvenirs, ça rend l'histoire encore plus réelle. Si j'ai trouvé que le rythme s’essouffle à la fin et que j'ai été moins prise dans l'histoire après la guerre, le livre se lit très vite grâce au style de l'auteur et aussi à la petite taille du livre qui ne fait que 158 pages. La guerre entre Croates et Serbes en Yougoslavie est un fait historique qui est bien raconté par l'auteur, on aurait presque l'impression d'y être.
Concernant les personnages, Morgann est le narrateur et le personnage principal de l'histoire, on le suit tout au long du roman. Je ne l'ai pas trouvé attachant, j'ai eu du respect pour lui, pour son courage de participer à cette guerre, mais on ne ressent pas ses sentiments et finalement on ne le connait pas vraiment, donc c'est difficile de s'attacher à lui.
Au final, Dompter le diable est un roman plutôt court qui se lit vite, le style de l'auteur est prenant et très efficace, le rythme du livre est rapide grâce à une succession de phrases courtes. L'histoire est intéressante, mais malheureusement le manque de sentiments et d'émotions tout au long du roman fait que c'est difficile de s'attacher au personnage.
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