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Critiques de Mouloud Akkouche (36)
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Le Poulpe : Causse toujours !

Je retrouve mon ami Le poulpe pour la troisième fois... La deuxième fois en bouquin. Mon premier Poulpe, c' était le film avec Jean-Pierre Daroussin. Un must...

Je retrouve Gabriel, dans une histoire réjouissante puisqu'on va y dérouiller quelques nervis de la droite extrême, non sans égratigner gentiment quelques babas au grand cœur.Même si le récit peut sembler un peu tiré par les cheveux. Mais bon, pourquoi pas?

Le poulpe va prendre l'air des Causses (c'est dans le titre), mais ne deviendra pas adepte du vin rouge. Gabriel, même loin de sa base du 11e arrondissement parisien, reste fidèle à la bière!

Même si Le poulpe va donner un grand coup de lattes dans une fourmilière

pestilentielle, il n'y aura pas de grand soir. Faut pas rêver non plus, juste passer un moment d'agréable et roborative lecture!

Comme tout bon détective, fut-il de fortune, Gabriel va aussi encaisser quelques marrons... Mais rien de définitif, puisque Le poulpe à encore pleins d'aventures à offrir.

Ce Poulpe-là, est aussi l'occasion pour moi de découvrir Mouloud Akkouche et de me garder l'envie de le lire dans ses autres œuvres littéraires.

...Et, bien sûr, de continuer à suivre la grande saga du Poulpe.

C'est pas fini!
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Jardin des oubliés

Une île sans avenir, ou presque



Dans son nouveau roman, Mouloud Akkouche imagine un homme vivant sur une île déserte qui se voit soudain confronté à une femme qui s’est échouée sur la plage. Le début d'une nouvelle histoire, d'un nouvel horizon.



Cela fait maintenant des années que plus personne n'a posé le pied sur La Vaurély. L'île s'est peu à peu vidée de ses habitants, partis pour une vie meilleure. Désormais, il ne reste qu'un ancien marin pêcheur qui occupe ses journées à entretenir le patrimoine de ce bout du monde, en compagnie de ses deux chiens baptisés Nord et Sud, avec peut-être l'espoir qu'un jour un exilé ou un aventurier viendra le rejoindre. Mais pour l'heure, les seuls humains - si l'on peut dire - qu'il rencontre sont les corps des hommes et des femmes qui viennent s'échouer sur les côtes. Alors, le régisseur les traîne vers la terre et leur accorde une sépulture. Sans oublier de soigneusement tenir le registre de cette comptabilité morbide.

Jusqu'au jour où il découvre une femme certes mal en point, mais encore vivante. Il va la recueillir et la soigner.

Un peu comme Robinson avec Vendredi, il va devoir construire une relation avec cette étrangère, à commencer par trouver un langage commun. Quelques dessins puis quelques mots vont leur permettre d'esquisser un dialogue. Une forme de confiance réciproque s'installe alors. Il va lui apprendre ce qu'il sait pour survivre, lui montrer aussi les réserves dont il dispose et elle va lui offrir sa force de travail, l'aider dans les travaux qu'il réalise.

Mais Mouloud Akkouche va encore plus loin dans la relation de cette rencontre très particulière en faisant apparaître une fille, sans toutefois lever le voile sur sa conception. Il est vrai que dans ce lieu chargé de mystères beaucoup de questions restent sans réponse, instaurant un climat anxiogène. On ne sait rien du monde qui entoure cette île et que pourtant on va chercher à rejoindre pas plus qu'on ne connaît l'origine et la cause de ces échouages réguliers de cadavres. Si, au fil des années, l'envie de transmettre reste toujours aussi forte, elle se double d'une curiosité de plus en plus forte, notamment pour la nouvelle génération. Car, comme le disait Michel Tournier dans Vendredi ou les limbes du Pacifique «procréer, c'est susciter la génération suivante qui innocemment, mais inexorablement, repousse la précédente vers le néant.» Si la mère s'est vite résignée, la fille veut savoir. Quitte à prendre de gros risques. Roman d'initiation mais aussi d'émancipation, ce conte fait la part belle à l'esprit de résistance, un peu comme Dans la forêt de Jean Hegland. Car ici aussi, aucune information ne parvient sur l’évolution de la civilisation. Il ne reste qu’à croire et espérer…




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Jardin des oubliés

Une centaine d’autochtones peuplait autrefois la petite île. Une épidémie de variole en avait emporté la moitié et la crise économique liée à la surpêche des bateaux usines au large avait fait fuir les autres. Il ne restait plus qu’un paquet de milliardaires venant en avion tant l’accostage par bateau est compliqué et très dangereux. Un jour les milliardaires ne revinrent pas et il ne resta plus que le narrateur, un vieil homme de soixante-treize ans, né sur l’île et qui continua à l’entretenir, vivant sur les immenses réserves des autres, sans aucun lien avec le continent. Régulièrement il récupère des corps de noyés échoués sur une plage. Tous sont tatoués sur la nuque de manière identique et il les enterre sobrement dans un coin de l’île. Mais un jour, il sauve une femme encore vivante qui a perdu l’usage de la parole et la mémoire. La cohabitation est fragile mais basée sur le respect et la femme devient l’adjointe de cet homme à tout faire. Sauf que la rescapée dissimule à son insu un petit secret qui va bouleverser l’équilibre de l’île

Il y a du Pascal Garnier dans la manière de conduire cette histoire aux accents apocalyptiques dont on ne connait ni les tenants ni les aboutissants. Le style fluide de Mouloud Akkouche et son talent pour mettre en scène des personnages vraiment attachants font de ce court roman un passionnant moment de lecture !
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Histoires de lard

4 nouvelles autour du cochon qui montre la richesse et l'émulsion des projets et écritures collectives. 4 auteurs de polars, 4 univers, 4 styles, 4 ressorts du noir pour une seule issue la fin du Cochon !

Bref ce coffret est une dégustation pour fins gourmets de mots et de mets fins pour un voyage dans les ressorts du polar. Une expérience unique à partager seul ou entre amis !
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Jardin des oubliés

La vaurély est une île perdue au milieu de nulle part, entourée d'eaux dangereuses qui rendent son abord quasi impossible

Sur cette île vivaient quelques autochtones, jusqu'au jour où des milliardaires venus de très loin ont accosté sur ce petit paradis et décidé d'y passer leurs êtés en famille à l'abri des chaos du monde.

Mais d'année en année le nombre d'habitants sedentarisés à diminué pour n'être plus constitué que d'un seul homme garant de la vie ilienne. Et peu à peu, les milliardaires n'ont plus accosté, plus personne n'est venu occuper les villas de riches toujours maintenues en état mais jamais plus habitées.



Le vieil homme est chaque jour fidèle au poste, réparant, maintenant, protégeant les biens de l'île espérant la venue du bateau salvateur qui apportera vivres et compagnons d'infortune.

Et chaque jour aussi c'est lui qui récupère les cadavres échoués sur la grève, croque mort par obligation il les enterre dans le jardin ded oubliés.



Un matin, c'est une femme encore vivante qui s'est échouée là. Cadavre bien encombrant car encore chaud et palpitant. Il s'occupe de la ramener à la vie et à l'installer sur l'île.aos que faire de ce compagnon impose et encombrant.

Peu à peu ils s'apprivoisent, se supportent, une fille naît sur l'île et ce couple étrange et cette enfant semblent être les seuls gardiens de la vie et de l'humanité sur terre.



Voilà donc un étrange roman, à l'écriture à la fois poétique, désespérée, un peu trop lyrique par moments, qui aborde de nombreux thèmes sans toutefois en venir à bout ou leur donner un éclairage satisfaisant. L'immigration, le deuil, la solitude, la culpabilité, l'entraide, la différence acceptée ou pas, l'amour ou la haine, les sentiments parfois difficiles à décrypter et à accepter. Il m'a semblé que les personnages ne sont pas assez aboutis, ni attachants, ni profondément humains, mais solitaires et désespérés. J'ai eu du mal à les comprendre parfois.

Un roman étonnant malgré tout et qui se lit facilement.


Lien : https://domiclire.wordpress...
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Jardin des oubliés

La Vaurély, une petite île a perdu tous ses richissimes habitants qui ont laissé leur maison et leurs biens matériels à l’abandon. Seul un vieil homme y habite encore et occupe ses journées à entretenir des bâtiments et à ramasser et enterrer des corps qui s’échouent régulièrement sur la plage. Parmi ces macabres arrivant, l’un deux vit encore. Il s’agit d’une jeune femme qu’il soigne, ramène à la vie et avec laquelle il ne peut communiquer verbalement, car elle ne parle pas. La cohabitation s’établit tout de même, difficilement, et, ils poursuivent désormais à deux, les tâches décidées par le vieil homme. Une routine s’installe, les corps échoués présentent tous une caractéristique commune : un tatouage sur la nuque qui aurait pu constituer un indice de compréhension du mystère et bien non, on ne saura pas ! Une ambiance survivaliste de fin du monde se dégage de cette histoire, et la survenance d’on ne sait ou d’un troisième personnage, une petite fille s’ajoute à l’incongruité d’une narration peu convaincante.
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Jardin des oubliés

Un homme seul sur une île continu à l'entretenir au cas où ceux qui vivaient là autrefois reviendrait. Mais cela fait dix années qu'il n'a vu personne à part les corps s'échouant sur la plage au gré des vagues. Un jour, le corps d'une femme s'échoue mais elle est vivante. Une cohabitation difficile va s'établir entre eux.



En lisant ce récit, j'ai eu l'impression que l'auteur a fait un focus sur un endroit, sur une infime partie de personnages peuplant une histoire plus grande. Il s'attache à nous faire découvrir la vie de trois personnes sur une île coupée de tout. On ne sait pas ce qui s'est passé, pourquoi internet, le téléphone et tous les moyens de communication ne fonctionnent plus. le mystère reste entier sur ces corps s'échouant sur cette île et ce mystérieux tatouage que chacun a derrière le cou.



C'est une histoire mettant en avant le fait de ne pas lâcher prise pour continuer à vivre, de rester toujours en action sinon la mort risque de taper à la porte.



J'ai aimé cette tranche vie sur cette île quasi déserte. le texte est bien structuré avec des chapitres très courts mais beaucoup de questions restent sans réponses ce qui me frustre après avoir refermé ce livre.
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Jardin des oubliés

Voilà un roman post-apocalyptique bizarre, original et insolite ! La fin du monde a probablement eu lieu mais comment le savoir avec certitude ? Depuis 10 ans, un vieil homme est le dernier habitant d’une île entourée par des eaux dangereuses. Il entretient et répare patiemment chaque maison, chaque jardin au cas où un•e des ancien•nes habitant•es viendrait pointer le bout de son nez (et aussi parce qu’il n’a finalement pas grand-chose d’autre à faire.) Les seuls échos qui lui parviennent encore du continent sont quelques corps rejetés par la marée. Tous portent un étrange tatouage sur la nuque, ce qui d'après notre survivant n’est certainement pas bon signe ! Mais un jour, alors qu’il s’apprête à enterrer une femme échouée, il s’aperçoit qu’elle respire encore…



« Elle est arrivée sans son histoire. Avec un sac à main pour bagage. D’où vient-elle ? Quel est son nom ? Personne ne le sait. Son passé est comme enfermé dans une doublure. Inaccessible. »



On ignore donc tout ce qui s’est passé ou se passe peut-être encore dans le reste du monde. La jeune femme échouée ne se rappelle de rien, comme si sa mémoire n’avait rien emmagasiné avant sa noyade. On évolue ainsi un peu étourdi, page après page, dans ce court texte, comme dans une espèce de rêve cotonneux. Autant vous annoncer directement la couleur : on ne sait rien et on n’apprendra rien de plus !



Un drôle de roman qui vous fera certainement gamberger sur les événements supposément survenus. Et peut-être même qu’il vous fera maudire l’auteur pour son manque de réponses à de nombreuses questions ;-) Un choix audacieux mais terriblement pertinent.
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Jardin des oubliés

Chaque matin, fidèle au poste, un vieil homme regarde la mer. Son travail ? Entretenir l'île dont il est le dernier habitant. Depuis dix ans, il n'a plus de nouvelles du reste de l'humanité. Tous les jours, la mer charrie un corps marqué d'un étrange tatouage dans le cou. Le vieil homme offre alors une sépulture décente à ces hommes et femmes, dans le jardin des oubliés.

Jusqu'au jour où il retrouve une femme, encore vivante. Muette, elle a également perdu la mémoire. Son arrivée va bousculer l'équilibre de l'île.



« Elle est arrivée sans son histoire. »



Je dis un grand OUI !

Voilà une autre de ces pépites littéraires, hors des grands boulevards éditoriaux, une douceur bienvenue, non par son contenu mais par sa délicate originalité.

Encore que.

Si je devais définir ce texte, je dirais qu'il s'agit d'un roman post-apocalyptique doux et poétique. Oui, doux, malgré le résumé que j'ai pu en faire.



Ici, point d'humains robotisés armés jusqu'aux dents près à découdre avec des rebelles tatoués ou aux prises avec un virus mutant. Point de société ultra-techniquée, pas de pouvoir dictatorial pour remettre tout le monde dans le (nouveau) droit chemin, pas non plus de monstres à canaliser.



Non, ici l'après-apocalyse dont on ne sait rien ou pas grand chose rime avec coquillages et crustacés. Attention, loin de moi l'idée d'affirmer que la vie y est définitivement agréable. La solitude pèse, les corps questionnent, inquiètent et l'arrivée de la femme n'est pas de si bon augure.

C'est un peu une invitation au voyage sur une île dont on sait tout, d'un bout à l'autre, sans plus aucune surprise que celle (magnifique) d'être encore en vie le lendemain.



Le récit dégage une puissante humanité qui enveloppe et réchauffe, et les corps échoués ne sont pas sans rappeler ceux des migrants que la mer rejette sur le rivage.



Bilan :

Une ode à a l'autre, l'inconnu, l'imprévisible, l’ailleurs. Un doux songe envoûtant. Une fin ouverte et tant mieux! J'aime l'idée que ce texte puisse continuer dans les têtes de celles et ceux qui l'auront découvert. Que chacun.e puisse se l'approprier.

Coup de cœur !
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Jardin des oubliés

Je ne sais pas comment décrire le ressenti provoqué par cette lecture.

Tout du long j'ai eu en tête les images d'un film indé, plein d'émotions avec peu de dialogue ou tout passe par les expressions des personnages.

Une allure de fin du monde douce, silencieuse, gênante parfois, une fin... qui laisse sans voix.
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Jardin des oubliés

Une barrière de récifs infranchissables garde cette île isolée, c’est la Mâchoire, elle broie tous ceux qui tentent de passer pour aborder. Il y a longtemps des hommes riches ont habité cette île, La Vaurély, l’ont façonné à leur goût, construisant de luxueuses villas et la confiant une partie de l’année à un gardien. Celui-ci a connu des temps plus anciens où une population de pécheurs vivait sur ce bout de terre émergé au milieu de l’océan. Ils se sont peu à peu fait embaucher sur les riches bateaux usines qui croisaient au large, emmenant sur le continent leurs familles et laissant leurs maisons à l’abandon. Le vieil homme qui réside seul sur La Vaurély désormais, était un marin, qui, blessé, a accepté d’en devenir le gardien et homme d’entretien.



Cela fait bien longtemps pourtant qu’il n’a pas revu les riches vacanciers qui vivaient là autrefois le temps de l'été, ni même un seul être humain. Seuls des corps viennent parfois s’échouer sur le rivage de l’île et il se fait un devoir de leur donner une sépulture décente.



Un matin, un nouveau corps, celui d’une femme encore en vie ! Bien sûr il va la sauver, mais cela bouscule ses habitudes de solitaire et lui fait peur. Ce sera le début d’une cohabitation très particulière, où la parole sera d’autant plus difficile que le vieil homme et unique habitant ne communique plus avec quiconque depuis longtemps et que la naufragée a perdu la mémoire et pour un temps sa propre langue.



Le roman de Mouloud Akkouche emporte le lecteur dans le récit étonnant d’une fin du monde tout entière faite de mystère, d’interrogations sur le rapport à la vie, la communication, l’avenir et le passé, la force de l’imaginaire. Un roman très attachant, déroutant, qui résonne longtemps après l’avoir lu.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Jardin des oubliés

Il s'agit de l'histoire d'un ancien pêcheur de soixante-treize ans, né sur une île abandonnée par tous. Malgré sa solitude, il s'efforce vaillamment de maintenir l'île et d’enterrer dignement les corps des noyés échoués sur la plage dans un endroit qu'il a baptisé le jardin des oubliés. Tous ces défunts portent un énigmatique tatouage sur la nuque. Cependant, tout bascule le jour où une femme s'échoue sur l'île. Elle a perdu la mémoire et parle une langue différente.

À partir de ce point, Mouloud Aouche nous emporte dans une cohabitation fragile et improbable entre cette femme et le vieil homme, dans une atmosphère que je qualifierais de post-apocalyptique.

Le Jardin des Oubliés est un roman atypique et donc, surprenant. Dès le départ, il a suscité mon intérêt. L'auteur opte pour des chapitres courts mais percutants, créant une ambiance envoûtante empreinte de poésie et peuplée de personnages bien définis. Dans ce roman concis et épuré, Mouloud amène le lecteur à réfléchir sur la survie en l'absence d'autrui, de mémoire ou d'histoire, tout en laissant à chacun la liberté d'interpréter l'histoire. Vous n’aurez pas toutes les réponses aux questions que vous vous poserez pendant votre lecture, elles sont à chercher au fond de vous ou dans votre imaginaire (sans trop spolier, certains indices vous y aideront). Ce choix narratif peut dérouter les lecteurs habitués à être guidés d'un point A à un point B, mais pour ceux qui sont ouverts à l'expérience, le livre réserve une belle surprise !

Merci à Babelio et à Gaïa pour cette jolie découverte.

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Jardin des oubliés

Un début prometteur : comment cet ancien pêcheur se retrouve seul gardien d'une île très difficile d'accès, ses anciens habitants ayant abandonné leurs luxueuses maisons pour le continent. Il enterre les corps échoués sur la plage avant qu'ils ne soient entièrement mangés par les charognards. Un jour, c'est une femme encore vivante qu'il ramasse. Ils cohabitent l'un à côté de l'autre et elle participe au chantier pour maintenir l'île en bon état. Elle a perdu la parole, elle commence à vomir.

Tout s'accélère dans la 2ème partie : la petite fille a maintenant 5 ans, la vie continue, continue... sans aucune autre issue que la mort.

Le lecteur n'aura jamais de réponses à ses questions : pourquoi les cadavres échoués portaient-ils tous le même tatouage sue la nuque ? y-a-t-il d'autres vies ailleurs ?
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Donneur

Un tout petit roman trouvé sur les étagères de la médiathèque, lors de notre passage pour faire le plein avant le second confinement de 2020.



Le début de l'histoire fait froid dans le dos : Carole se réveille un matin aux côtés de son mari raide-mort. Il souhaitait léguer son corps à la science, ce qui doit être fait dans les 48 heures, mais elle s'y oppose. 



Alors elle part, loin de Bordeaux, dans cette petite maison de pêcheurs de Ciboure que lui a léguée son grand-père.



Sauf que la maison est occupée par un homme en fuite. 



S'ensuivront deux jours où Carole et Samir découvriront comment leurs histoires se rejoignent, avant que chacun reprenne sa route.



Une écriture précise, sans fioritures, qui va à l'essentiel tout en donnant à partager les paysages et les odeurs, les souvenirs d'enfance et les accrocs laissés par la vie.



Deux personnages à la dérive qui ont puisé dans ces deux journées de quoi redonner du sens à leurs vies.



Une belle découverte.



Un auteur dont j'aimerais trouver d'autres récits.   
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Il n'y avait rien de plus terrible que son ..

Processus ségrégatifs et discriminatoires



Dans sa préface, Emmanuelle Le Chevalier parle, entre autres, des blessures au quotidien, du travail d’accueil de la fédération de Paris du Mrap, du racisme qui enferme « dans un statut différent », de la systématisation des pratiques discriminatoires, de la nouvelle insulte que représente les nombreux classements sans suite par la justice…



« Il n’y avait rien de plus terrible que son regard… »



La force de la littérature et des lignes dessinées, des réalités imaginaires pour faire ressentir et dire les discriminations, toutes sortes de discriminations. Des auteurs et des autrices. Des textes et des dessins.



Pascale Fonteneau : L’apparence et la confiance en soi, « l’apparence n’est rien. N’empêche, c’est souvent elle qui fait la différence »…



Brito : Dessin – Sale homme



Lakhdar Belaïd : Garage autodafé, « Ne pleure pas devant mon lit d’hôpital ! Je suis noir à l’extérieur, mais toujours vivant à l’intérieur. A vif, même ! »…



Chantal Montellier : Dessin – Dialogue social



Didier Daeninckx : L’égalité des cancres, un flic albinos…



Gérard Streiff : Aucun dépôt de plainte



Mouloud Akkouche : Le cœur a ses raisons



Chantal Montellier : Dessin – rencontre du 3e type



Noël Simsolo : Vous êtres trop jolie



Thierry Maricourt : Gaufre au sable



Brito : Dessin – « Dix mesures contre le racisme »



Frédéric H. Fajardie : Affaires classées sans suites



Coureuic : Dessin – « Youpin, bougnoul, rital, négro »



Bolya : Les culs de jatte, « Elle avait conscience d’appartenir à la lignée des premiers citoyens du continent noir, une conscience où le droit du sol primait le droit du sang »…



Mako : Dessin – Les deux visages noirs



Patrick Pécherot : Le diplôme



Brito : Dessin – Réfugiés sans frontières



Robert Deleuse : Entretien



Roger Facon : C’est quand papa, la Révolution ?



Mako : Dessin – le noir endormi



Arnaud de Montjoye : Journal d’un homme de chambres (extraits), de mai 1942 à octobre 1961…



Brito : Dessin – La politique d’immigration européenne



Jean-Bernard Pouy : La vache est notre seconde maman



Daniel Zimmermann : Chiffres arabes (extrait)



Mako : Dessin – Les mains et les bouteilles



Je souligne le grand intérêt du texte de Véronique De Rudder et Christian Poiret : « Le racisme vécu, des discriminations au quotidien. Pour une approche sociologique du racisme ».



Le racisme ordinaire, le contexte d’une hiérarchie ethniste et raciste, « C’est cet arrière-plan implicite qui rend tout à la fois possibles et « invisibles » nombre de discriminations et de ségrégations « spontanées », ressenties comme normales, naturelles, appartenant à l’ordre du monde, sans avoir même à y penser ». L’auteur et l’autrice expliquent ce qu’est un rapport social de domination (pas une simple somme de cas individuels), « il faut analyser les discriminations ethnistes et racistes comme l’expression en acte d’un rapport social, le rapport social raciste c’est-à-dire un rapport de domination historiquement constitué, qui traverse l’ensemble des secteurs de la société française, à des degrés divers et selon des formes qui varient selon les contextes et les situations ». Iels parlent d’idéologie inégalitaire et aussi d’expérience et ajoutent que « si le racisme est clairement vécu comme une expérience par les racisés, elle est très systématiquement déniée comme telle par les racisants ».



Véronique De Rudder et Christian Poiret abordent, entre autres, les contrôles au faciès, les soupçons et les harcèlements, la rhétorique égalitaire « républicaine », les imputations dévalorisantes, « l’attribution d’un trait psychologique dépréciatif, permettant de renvoyer sur des caractéristiques individuelles le trouble suscité par sa position « déplacée » dans l’ordre de l’autorité légitime », les jugements en pré-jugés se portant sur les individus, les héritages de l’ordre colonial, les pratiques sociales, « si le racisme constitue une forme de rapport de domination hérité du passé et structurant la vie quotidienne, il ne se présente pas pour autant comme un objet. Impossible de croiser un rapport social au coin de la rue. C’est au travers des pratiques, individuelles et collectives, souvent routinières, qu’il existe, s’actualise, se reproduit et se transforme »…



Iels insistent sur la rupture nécessaire avec les approches psychologisantes du racisme, sur la dénaturalisation du racisme, « C’est bien le racisme, comme forme de rapport social, qui crée la race ». Les catégories ne sont pas que des mots, ce sont aussi des outils engagés « en pratique dans les processus ségrégatifs et discriminatoires ». L’autrice et l’auteur indiquent qu’il faut parler de discriminations racistes plutôt que de discriminations raciales…



Véronique De Rudder et Christian Poiret abordent aussi l’universalisme version française, « Ceci renvoie à une tradition juridico-politqiue nationale de non-prise en considération des origines ethniques et raciales qui a pour corollaire le refus de reconnaître l’existence de minorités et qui est supposé délivrer les individus de toute sujétion à leur groupe d’origine tout en préservant leur universalité », une forme de daltonisme volontaire. Iels concluent sur la mise en place de dispositifs publics de lutte contre les discriminations…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Le Magot de Solange

Dix minutes de lecture et une belle édition. Le Magot de Solange est une petite nouvelle amusante, une histoire de clause d’héritage un peu loufoque. Un petit rien, plutôt sympathique.
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La sirène rousse

Un trio inséparable:une fille qui n'a pas encore dix-huit ans et deux garçons un peu plus agés. On comprend vite qu'il est arrivé quelque chose de bouleversant à Lola et que ses copains en sont informés.Ils veulent lui offrir le plus beau des cadeaux. Ils s'engouffrent dans une voiture à l'arrêt et ordonnent à la conductrice de rouler,rouler..;David,le plus âgé des trois,assis à l'avant,tient la femme __qui n'est pas n'importe qui__sous la menace d'un révolver.Pourtant,ce ne sont pas des loubards et on découvrira leur motivation.

Un autre personnage est là, en parallèle,c'est un ancien reporter photographe déchu qui attend le scoop qui le remettra à flot.

L'histoire est brève: à peine 90 pages,bien menée ,avec un non niveau de langue,juste quelques mots de verlan pour faire jeune.
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Cayenne, mon tombeau

En 1925, en Algérie, le bidasse Mohamed Benoucif se retrouve impliqué dans une bagarre qui tourne mal dans un bordel louche. Pour venir à l'aide d'un camarade, il sort son arme de service et abat deux européens. La cour criminelle de Bougie le condamne à quinze années de travaux forcés qu'il devra purger au terrible bagne de Cayenne. Vingt ans plus tard, après un temps de relégation et une tentative malheureuse de reprise de la ferme familiale, il émigre en France, fonde une famille et s'installe à Montreuil. Il a un fils Rachid et quatre filles. Après quelques années de délinquance, Rachid arrive à s'intégrer sous le nom de Richard. Il devient dialoguiste pour la télévision. Il rencontre Sophie avec qui il a deux enfants. Mais le poids du passé de son père lui pèse toujours. Il ramène sa dépouille en Algérie et part mener une enquête alcoolisée en Guyane française...

Roman ou témoignage, ce livre est intéressant plus pour le parcours de Mohamed dans l'enfer du bagne que pour les états d'âme de son fils qui n'a eu d'autre alternative que de cacher à tout le monde le passé honteux de son père. L'ennui c'est que des récits de séjours au bagne, il s'en est déjà écrit et édité des dizaines dont le célébrissime « Papillon » et que le style de Mouloud Akkouche est assez banal et approximatif. Une bonne relecture aurait éliminé certaines lourdeurs de tournures. Cette petite critique mise à part, ce témoignage est assez prenant et l'histoire racontée assez extraordinaire pour que le lecteur ne puisse pas lâcher aisément ce livre.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Code-Barre



"Code-Barre" est une nouvelle de l'écrivain français Mouloud Akkouche parue en septembre 2009 aux éditions Atelier in8.



Imaginez-vous au boulot. Une journée en apparence comme les autres. Vous passez à côté des écrans de surveillance d'un supermarché auxquels vous ne prêtez pas attention d'habitude.

Mais cette fois c'est différent. Vous y distinguez quelque chose de familier.

Ou plutôt quelqu'un. Un homme que vous avez connu il y a 22 ans. Votre premier amour qui s'en est allé sans laisser de mot.

Votre sang ne fait qu'un tour. Que faire? Les images défilent dans votre tête, les questions aussi.

Vous l'avez reconnu immédiatement et pourtant il semble changé.

Pendant ce temps, il fait ses courses, ne se doutant absolument pas que vous le regardez.

Plus rien ne compte plus en cet instant que l'envie de vous rendre au supermarché.



C'est en lisant ce genre de textes que je comprends mieux pourquoi j'apprécie autant le genre de la nouvelle.

La nouvelle est la littérature de l'instant. Elle permet d'aller à l'essentiel, de figer un seul moment en s'affranchissant d'une mise en contexte ou de longs détails quant aux personnages.

Elle est un exercice difficile tant elle se doit de raconter une histoire en peu de mots tout en réussissant le pari de ne pas frustrer le lecteur par un récit incomplet.

"Code-Barre" est un polaroïd. La photo d'un seul instant qui bouleversera le quotidien d'une femme. Les minutes s'écoulent à une vitesse folle. Le lecteur suit les interrogations et hésitations de cette femme et se demande jusqu'au bout comment l'histoire finira.

Une lecture éclair, très bien écrite et dont j'ai beaucoup aimé la construction divisée entre les deux personnages!
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Jardin des oubliés

Magnifique ! Excellent !

Je m'attendais à un roman plus contemplatif et à mon grand bonheur, il se passe finalement beaucoup de choses sur la Vaurély !

J'ai adoré comme peu de mots en disent long. C'est un texte rempli de douceur où tout est fluide et sans simagrées.

J'ai un peu moins aimé la fin, cette dernière page (bien qu'elle soit ouverte à beaucoup d'interprétations comme tout le reste) m'a laissé une petite déception (je crois que j'aurais voulu encore moins en savoir tant le voyage était beau).
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