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Citation de fbalestas


- Le plus beau trait de son caractère, c’était qu’il savait donner. La plupart des gens donnent pour recevoir, par obligation, par convention, par automatisme. Mais Haru donnait parce qu’il avait compris le sens du don.
Elle flaira un parfum de danger, se concentra sur l’enceinte, eut soudain l’œil attiré par une pierre. Presque à ras de sable, plus petite que les autres, elle naviguait en mer infinie.
- Quand Clara était très malade, les derniers mois, nous parlions tous les soirs. Je venais le voir dans son bureau, on buvait du saké, il m’écoutait, il me parlait. Je n’ai jamais eu le sentiment qu’il s’y astreignait. Je ne sais pas si deux hommes ont jamais atteint une telle complicité.
Il se tut, elle comprit qu’il ne voulait pas continuer. Derrière eux, une troupe de Chinois bruyants faisait trembler le sol de la galerie.
- Le Ryoan-ji ne vous inspire pas ? demanda-t-il.
- On dirait un bac à litière géant, dit-elle.

Il éclata de rire et, l’espace d’un instant, il faut transfiguré. C’est le Paul d’avant, pensa-t-elle, celui que la mort de l’autre a tué. Ils demeurèrent là un moment en silence. De la pierre solitaire qui avait happé son regard, Rose alla aux autres, suivit un texte de roche et de sable : la scène, elle aussi, se transfigurait ; elle scruta les murs, n’y vit plus ce qu’elle avait cru y voir. Elle revint à la sécheresse du rectangle de sable, décela une vibration dans le temps – temps de naître, temps de souffrir, temps de mourir, se dit-elle. Elle regarda Paul. Il avait fermé les paupières, elle se souvint de ses larmes au cimetière.
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