Elles prennent congé de leurs activités sociales un après-midi pour enterrer leur chien, mais leurs servantes perdent leur emploi si elles doivent enterrer un enfant.
Nous en sommes tous conscients: peu importe comment nous voulons nous en sortir, maintenant que nous l'avons subie, cette chose horrible ne nous quittera pas. Ses effets s'estompent, mais elle reste en nous, tapie comme une intruse, une sangsue. Plus on essaie de l'oublier, plus elle s'accroche: les deux vont de pair, comme les lames de ciseaux. Le rêve et la douleur se répondent à l'infini, même si on veut retourner à cet espace vierge, mitoyen, en suspension, avant qu'ils soient unis à tout jamais. On aspire à cette douce innocence, à la chaleur de ce vide où, les yeux ouverts, on ignorait l'existence de ce moment de jonction, à la suite duquel il faudrait vivre dans l'après et en même temps, dans le souvenir de ce qu'il y avait, avant.