Myriam Provence

Extrait
Extrait de l'introduction

Le département de la Somme a pris son nom du fleuve qui la traverse. Formé d'une grande partie de l'ancienne province de Picardie, il regroupe le Vermandois, le Santerre, l'Amiénois, le Ponthieu, le Vimeu et le Marquenterre, et une petite partie de l'Artois. Bordé par les départements du Pas-de-Calais, du Nord, de l'Aisne, de l'Oise et de la Seine-Maritime, le département a aussi des limites naturelles : la Manche, et les deux fleuves côtiers l'Authie et la Bresle. Le département est maritime et la Manche, qui sépare la France de l'Angleterre en un long et large détroit reliant l'océan Atlantique et la mer du Nord, est dangereuse par ses tempêtes.
Le littoral du département est en perpétuel mouvement, phénomène dû au recul des falaises avalées par la Manche au profit des atterrissements dans les baies de Somme et de l'Authie. La Marquenterre a été conquis sur la mer à l'aide de digues, et le Hable-d'Ault est un ancien bras de mer transformé en étangs. Le département de la Somme n'est pas un pays de montagne, c'est un pays de collines, de plaines élevées et ondulées, de vallées aux fonds très plats formés de prairies et de marais. Adolphe et Paul Joanne écrivent l'un et l'autre que «les rivières n'éprouvent que de faibles crues, et les inondations sont très rares dans le département».
Si la Somme n'est pas sujette aux crues, elle a pourtant éprouvé des débordements, l'histoire prouve ceux-ci et les annales de la ville d'Amiens en conservent le souvenir. Maurice Champion indique «qu'antérieurement au XVIIe siècle, aucun document ne fait mention de crues extraordinaires de la Somme. De nombreux débordements ont néanmoins été recensés qui, pour la plupart, ne semblent pas avoir dépassé deux semaines. Ces crues se caractérisaient par leur relative brièveté. Nombre d'entre elles furent des crues de débâcle». Aujourd'hui, on lit dans la presse locale que «sans être un département sensible aux inondations comme ceux du Vaucluse ou du Gard, il est rare qu'une année ne soit pas touchée par de violents orages provoquant l'inondation de locaux (habitation ou industriel), le débordement des mares, ou la coupure des axes de communication». Ces phénomènes trouvent une explication dans le fait que «la Somme n'est pas un fleuve comme les autres. C'est le seul fleuve français qui ne débouche pas normalement dans la mer. Son eau s'écoule par un canal rectiligne de 147 km de long, d'Abbeville à Saint-Valery. La canalisation de la Somme d'Abbeville à Saint-Valery date de 1777. Le creusement du nouveau lit depuis Petit-Port jusqu'à Saint-Valery a été réalisé après un arrêt de 1778. Les travaux du canal ont duré de 1785 à 1827. Ce canal a bouleversé le régime hydraulique de la baie allant jusqu'à l'ensablement et l'envasement de certains lieux (Le Crotoy). Si le débit du fleuve augmente au moment où se produisent les grandes marées, c'est l'inondation assurée à l'amont du canal». L'histoire de ce territoire montre que de «tous côtés on réduisit le domaine de l'eau. Alors, quand à cet état des lieux s'ajoutent des conditions climatiques exceptionnelles et désastreuses (neige, gel suivi de dégel, pluies, orages, tempêtes maritimes, dérèglements climatiques, etc.), parfois sur plusieurs années, il en résulte des inondations catastrophiques»

Extrait
Introduction

Évoquer les papiers de famille, c'est dans un premier temps penser aux nôtres, à ceux du quotidien. Ils nous semblent d'autant moins importants qu'ils ne sont pas chargés d'histoire. A l'heure du zéro papier, on souhaite faire le vide. Pourtant des délais légaux obligatoires nous imposent un minimum de conservation.

Les mots «papiers de famille» rappellent aussi ce qui a été donné ou transmis par la génération précédente, mais aussi, pour celui qui s'intéresse à la généalogie, tous les papiers glanés au cours des recherches. Le livret de famille est un élément fondamental du «dossier» à constituer, mais ce n'est pas le seul document à conserver. Car nous vivons dans la civilisation du papier, pour ne pas dire des papiers. Si vous êtes de ceux qui conservent, vous serez vite submergé. Si vous êtes de ceux qui jettent, vous vous êtes sans doute déjà débarrassé (trop vite) de documents importants.

Comme «papier» ne signifie pas «paperasse», ce petit guide vous aide à trier et à classer les documents vraiment indispensables dans une optique de recherche généalogique. Il vous permet aussi de procéder, sans destruction malvenue, à un nettoyage qui fera de la place dans vos archives personnelles s'il est effectué de temps en temps.

Comment définir le mot archives ? Selon la loi de 2008 : «Les archives sont l'ensemble des documents, quels que soient leur date, leur forme et leur support matériel, produits ou reçus par toute personne physique ou morale». Comme tout particulier, vous êtes producteur de papiers, et c'est ainsi que, tout au long de votre vie, vous produisez vos propres archives. Vous pouvez aussi en recevoir par héritage ou par donation et acquérir une documentation plus ou moins importante. Ces archives privées présentent à la fois un intérêt personnel et familial, car elles traitent de votre famille au sens large, ou d'une personne qui vous est apparentée en particulier. Elles sont parfois encore utiles (elles peuvent permettre de prouver un droit, on dit alors qu'il s'agit d'«archives vivantes»), ou bien ne représentent plus qu'un intérêt historique, voire un souvenir affectif. Pour conserver au mieux ces papiers de famille, les trois démarches essentielles conseillées sont de les rassembler, de les classer et de les dater. Elles sont détaillées dans cet ouvrage.

De tous temps, les populations ont été contraintes de quitter leur pays de naissance. Les raisons en sont multiples : partir travailler de façon permanente ou saisonnière, fuir des persécutions ethniques et religieuses, échapper à un régime politique ou à une guerre civile. Aujourd'hui près d'un Français sur cinq est d'origine étrangère par l'entremise d'un parent ou d'un grand-parent.