La difficile reconnaissance en particulier du viol conjugal est un exemple probant tant d’une conception de la relation conjugale définie comme un lieu d’intimité et de soumission librement consentie pour les femmes que des résistances à leur accorder des droits quand ceux-ci sont perçus comme mettant en danger un certain ordre familial
La légitimation des violences consiste tout simplement à ne pas reconnaître des violences comme telles. Le déni, quant à lui, consiste tout simplement à ne pas voir les violences et leurs conséquences sur les femmes
la possibilité des violences sexuelles marque le quotidien des femmes : quelques soient leur sexualité (encore que les lesbiennes courent un plus grand risque), leurs origines, leur classe, etc., les femmes vivent avec le risque ou la menace de violences sexuelles et sexuées, et ce, strictement parce qu’elles sont des femmes – ou plutôt lorsqu’elles sont objectivées comme femmes
Reconnaître la violence masculine signifie faire front aux structures mêmes d’une société patriarcale, et remettre en question une idée des relations entre les sexes et de la famille basées sur l’amour et le respect
A l’inverse, en occultant le genre en tant que système qui structure les rapports de pouvoir entre les sexes et les sexualités, en tant que système qui structure un continuum dans les violences verbales, sexuelles et physiques exercées à l’encontre des femmes et de certains hommes, on ne peut que se cantonner à une théorie de l’exception, celle de l’« accident », du drame commis par un homme déséquilibré, en dépit du cas général d’une asymétrie de la gravité des violences entre les sexes
Les violences conjugales ne sont pas réductibles à un conflit de couple qu’il s’agirait de reléguer à la sphère privée et à l’intime de l’espace domestique
Les violences conjugales ne sont pas réductibles à un conflit de couple qu’il s’agirait de reléguer à la sphère privée et à l’intime de l’espace domestique