N. R. Walker

Chapitre 2 :

«…— J’ai vu ton jeune stagiaire à l’enterrement…

Et voilà.

— Il s’appelle Cooper.

— Oui, c’est ça, dit-il, comme s’il ne savait pas. Cooper Jones.

Il me regarda pendant un long moment.

— Vous m’avez semblé très… familier.

Je n’arrivais pas à y croire. Je n’arrivais pas à y croire.

— C’est mon petit ami, si c’est l’information que tu cherches, dis-je, sans me soucier qu’il n’aime pas mon ton. En fait, nous vivons maintenant ensemble.

Robert pencha la tête.

— Tu le voyais quand il était ton stagiaire ?

Putain. …»

Chapitre 1 :

«… Il revérifia les documents devant lui.

— Je dois dire que vous n’avez jamais été en aussi bonne santé. Quel est votre secret ?

— Hum…

Le médecin sourit.

— Qui est-ce ?

Je laissai échapper un rire gêné.

— Il est, euh… il est beaucoup plus jeune que moi.

Mon médecin sourit et hocha la tête en connaissance de cause.

— Eh bien, ce qu’il fait, fonctionne. Je sais que vous vous inquiétez pour votre santé, après le décès de votre père, et c’est tout à fait compréhensible. Mais, Tom, dit-il, je dirais que vous êtes une véritable incarnation de la santé. Un régime et de l’exercice vous vont bien.

— J’ai besoin de faire de l’exercice, juste pour le suivre, admis-je.

Ça fit rire le médecin. Puis son sourire s’effaça. …»

« Il en valait la peine. Nous en valions la peine. »

« Il me semblait que j’avais raté la moitié de ma vie. À bien des égards, c’était le cas. »

Chapitre 2 :

«… Cooper se rapprocha de moi et glissa sa main dans la mienne.

— Oh, Tom.

— J’ai dit la vérité à Sofia, et même si j’ai eu l’impression d’être débarrassé d’un poids, je l’ai simplement transféré sur elle. Elle était dévastée.

— Je suis sûr qu’elle comprendra, dit Cooper en hochant la tête. Avec le temps.

— Cela fait cinq ans. Elle est toujours très en colère contre moi et je ne lui en veux pas, admis-je. Je l’ai blessée très profondément. C’est elle qui a dû faire face à tous ses amis et associés et leur dire que son mari était gay.

— Mais tu n’avais pas le choix, répondit simplement Cooper. Tu ne pouvais pas te priver de bonheur pour toujours. …»

Chapitre 1 :

«… — Des mini-Jude.

Il se blottit contre moi, sa tête sur ma poitrine.

— On va avoir une vie géniale, Derek. Tu ne crois pas ?

C’était rare qu’il m’appelle par mon prénom. Je lui caressai les cheveux, puis le dos.

— Je n’aurais jamais imaginé un jour que je serais aussi chanceux, avouai-je tendrement. Quand je t’ai rencontré…

Je soupirai.Je sortis mon portable, je sélectionnai le numéro de Cooper et je tapai un message.

Tu es dans le pétrin. Je viens de prendre un appel. Je pensais que c’était toi. Ce n’était pas le cas.

Mon téléphone bipa peu de temps après.

LOL. As-tu répondu au téléphone en proposant une fellation ?

Je reniflai.

Pas loin. Sa réponse fut presque immédiate.

PTDR.

PTDR ? Mon Dieu. Je sortais vraiment avec un jeune homme de vingt-deux ans. Je tapai :

Garde le premier week-end du mois prochain libre.

D’accord.

Il ne demanda même pas pourquoi. Puis un autre message :

Garde le 15 du mois prochain libre. J’ai acheté DEUX billets de concert.

As-tu un jour pris mon NON au sérieux ?

Non. Maintenant, à propos de cette fellation… …»

Chapitre 2 :

«… Il s’interrompit puis secoua la tête une nouvelle fois et retira sa main.

— Désolé. Je me suis laissé emporter.

Je le regardai fixement. La façon dont il parlait de l’architecture, des bâtiments, de l’art qui s’y trouvait, c’était quelque chose que je faisais. C’était une passion en moi, quelque chose que personne d’autre ne comprenait vraiment.

— Ne t’excuse jamais, dis-je. Ma voix était à peine un murmure.

Les yeux de Cooper restèrent fixés sur les miens et ce n’est que lorsque quelqu’un passa devant nous que la connexion entre nous fut rompue.

Quelque chose venait de passer entre nous. Une familiarité. Une compréhension. Un moment. … »

Chapitre 1 :

«… D’un point de vue académique, les candidats étaient relativement homogènes, mais un nom sortit du lot. Je risquai un regard vers l’homme en costume que je n’avais même pas reconnu comme étant le jeune qui avait dîné dans mon appartement il y a trois nuits à peine.

Il avait l’air différent. Fini le look de routard, fini le gamin qui buvait de la bière et parlait de ses frasques d’ivrogne avec mon fils.

À sa place se trouvait un homme professionnel, sérieux, vêtu d’un costume bien taillé.

Sans réfléchir, sans penser à rien, je regardai Jennifer, je lui tendis le dossier et je prononçai deux mots qui allaient changer ma vie.

— Cooper Jones. …»

La plupart des gens ne peuvent pas vous dire à quel moment leur vie a changé. Un jours, ils ont vingt ans, le monde leur appartient, et le jour suivant, ils sont proches de la quarantaine et se demandent où diables est passé leur vie. Il n'y a pas d'Age de cristal qui marque le dépassement de votre date de péremption. Il n'y a pas de cérémonie avec des toges et de chapeaux amusants pour célébrer votre entrée dans la nouvelle tranche d'âge quand vous cochez les cases d'un sondage. Vous vous retournez juste et boum badaboum, merci m'sieur-dame, vous êtes vieux.
Enfin, plus vieux.

J'étais à nouveau moi-même, mais pas seulement l'ancien moi. Une nouvelle et meilleure version de moi-même. Plus sain. Mentalement et physiquement, je me sentais mieux ? J'avais encore un long chemin à parcourir. Je ne la niais pas.

Je n'étais pas parfait. En fait, j'en étais loin. Mais je reprenais le contrôle de mon corps, de mon état d'esprit et de ma vie.

Je déteste ça. Je déteste qu'on donne des étiquettes aux gens. Crois-moi, j'ai assez eu d'étiquettes pour toute ma vie : gay, diva, gros, vieux. J'aimerais que les médias arrêtent de montrer que des corps irréalistes qui poussent les enfants à s'affamer pour qu'une entreprise vende ses foutus shorts. J'aimerais que les personnes plus grosses ne soient pas ridiculisées, moquées et ignorées. J'aimerais que les gens ne soient pas jugés selon leur apparence...

Ma tête continuait de ma dire que je n'étais pas prêt pour ça. J'avais besoin de temps pour être à nouveau moi-même. J'avais besoin de redécouvrir qui j'étais en tant qu'individus, pas en tant que partie de couple. J'avais besoin d'apprendre à être seul et à ne pas avoir de problème avec ça. Mais mon cœur était quasiment sûr que j'avais passé la plupart des ces huit ans tout seul. Mon cœur désirait ardemment quelque chose dont il avait été privé beaucoup trop longtemps.
Et je ne savais pas quoi faire de ça.

La réalité me frappa comme une tonne de brique : je n'étais pas à ma place ici. Je n'étais pas comme eux. Je n'étais pas assez bien et je m'étais trompé en me comparant aux autres.

Je voudrais cependant être clair sur un point. Ma satisfaction ne venait pas de ma perte de poids. Elle venait du fait que je m'acceptais, c'était quelque chose que Reed m'avait appris à différencier. Elle venait des objectifs que je me fixais et que j'atteignais, même si je pensais en être incapable. Elle venait de ma capacité à me regarder dans le miroir et de me sentir heureux de voir qui me souriait en retour. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point j'étais invisible – à quel point je voulais l'être – quand j'étais à mon poids le plus haut. J'avais utilisé l'humour comme bouclier pour me défendre avant que les autres puissent me lancer des insultes blessantes. Enfin, j'étais toujours marrant – d'accord, voyons la vérité en face, je suis hilarant et tout le monde le sait - , mais mes plaisanteries n'étaient plus utilisées en guise d'armes. Le fait que Reed soit tombé amoureux de moi quand j'étais plus gros et qu'il m'aimait toujours me prouvait qu'il était exactement comme je l'imaginais depuis le début.
Parfait

Il était tout pour moi. Il m'encourageait, me lançait des défis. Il était mon Thor en public et mon Loki dans la chambre. Il était l'équilibre parfait pour moi.
Il était mon véritable contrepoids.
Comme je le disais. Parfait.

A good hug can fix a wounded soul.

“Is this The Truman Show? Am I on television right now? Because what even is my life?”

All I want really big and rock-hard on a guy is his IQ, and what I consider to be hardcore porn is a picture of a guy reading a book with a hard cover. Soft-core porn is a paperback, and browsing Amazon is my version of PornHub, okay?

I felt like I’d spent my whole life adrift, like a bird with no nest, no branch to rest upon. Always in flight, too afraid to land.