Nacer Belaidi

Il enviait ces esprits légers capables d'oublier les choses. Il répétait sans cesse que l'oubli était au fondement de tout bonheur. De son côté, il était bien incapable d'oublier même l'information la plus futile, même l'événement le plus douloureux. Une des plus grandes tragédies humaines sans doute.

Dans ce monde enrobé de vantardise, d'effronterie et au sein duquel régnait une grande compétition entre les architectes afin d'obtenir les meilleurs contrats, l'humilité et la sobriété étaient des valeurs qu’il affectionnait tout particulièrement, parce que purement humaines.

Contrairement aux apparences,il ne s'était jamais senti totalement à l'aise à l'intérieur de tous ces costumes. À la moindre occasion, il s'en libérait afin de pouvoir respirer de nouveau.

« N'ayez pas pitié des morts. Ayez pitié
des vivants. Et par-dessus tout,
de ceux qui vivent sans amour »

Le changement, même bénéfique, peut-être rude pour celui qui se satisfait de tout.