Interview de Nadia Geerts autour de son livre "Et toujours ce fichu voile" (Editions Luc Pire) réalisée par Gérard Durand pour le Comité Laïcité République le 24 juin 2021.
Le refus de se départir de ses signes religieux devant ses élèves signe un refus de voir le religieux peu ou prou assigné à la sphère privée. En un mot comme en cent : un refus de la séparation du politique et du religieux dont nous savons pourtant qu'il est la condition de possibilité de la paix.
Je crois que le grand problème de notre société, c'est qu'on est en quête éperdue de justice ! J'aimerais bien ne pas être mal comprise, mais je crois qu'il faut pouvoir accepter que le monde n'est pas toujours à 100% juste. Ce n'est pas parce qu'on est minoritaire dans une société qu'on est nécessairement discriminé. Je pense qu'on a tendance à confondre les deux de plus en plus. Quand on parle de privilège blanc par exemple : c'est évident qu'être blanc en Belgique, c'est un avantage. On passe inaperçu puisqu'on est majoritaire. Mais ce n'est pas pour autant que c'est un scandaleux privilège pour lequel on devrait "payer" ou donner des compensations aux personnes qui ne sont pas blancs.
Dans le journal "Le Soir " du 17 septembre 2021.
Je crois l'humanité dans son ensemble assez intelligente pour accepter d'être parfois heurtée sans être détruite...
sauf, bien sûr, si nous façonnons à coups d'interdits moraux une société aseptisée.
dans le journal "Le Soir" du 08 mars 2023.
Ce qui me préoccupe, c'est de conserver la possibilité de critiquer une religion, même durement, parce que ça fait partie de la liberté d'expression.
Dans le journal "Le Soir " du 17 septembre 2021.