« [Je ne suis] ni un savant ni un amateur, mais simplement un artiste, et qui ne peut s’empêcher de considérer les arts comme l’expression la plus haute et la plus éloquente de la vie et de l’idéal des peuples, et qui craint qu’on ne fasse de l’art enchanteur de cet Orient merveilleux ce qu’on a fait pour nous de sa littérature : une chose morte entre les mains des grammairiens et des philosophes, gens très érudits et fort estimables assurément, mais qui oublient trop souvent que, si cet art et cette poésie exercent une fascination aussi intense sur nos imaginations, c’est qu’ils ont puisé leurs éléments aux sources les plus émouvantes de la vie et de la nature et qu’ils sont le véritable reflet du grand soleil d’Orient auquel nul autre ne peut être comparé. »
Etienne Dinet
Cette peinture arrive à point nommé dans des pays comme ceux du Golfe qui avancent à grand pas vers la modernité et qui ont besoin de célébrer leur identité culturelle traditionnelle et leur passé.
« Il est au Sahara un moment extraordinaire : c’est le tomber du jour. […] Le ciel devenait un décor, en éclairage indirect. Le sol s’illumine étrangement. Les couleurs […] se composent alors en un chromatisme subtil. […] Harmonie en rose et vert : Je suis dans un Dinet ! Cela existait donc, et sans mièvrerie. Comment lui reprocherait-on de s’être attaché avec conscience et tout le métier possible, à restituer ce spectacle proprement inimitable ? Ses chromos sont la réalité même. »
François Pouillon
Les tableaux de Dinet correspondent […] à l’image « épurée » d’une Algérie arabo-musulmane où la présence française est gommée, et que le jeune gouvernement algérien voulait privilégier en ce début de l’ère de l’indépendance. Cette reconnaissance ne fit pas monter sa cote en France, mais sa réputation de peintre orientaliste français musulman était consacrée en Algérie.
Mais il y a un autre aspect qui est reproché à la peinture orientaliste par certains critiques. Il s’agit de la présence coloniale généralement occultée dans ces peintures et que Linda Nochlin considère comme l’expression d’une position idéologique. Elle y voit le choix des peintres orientalistes de situer l’Orient hors de l’histoire.
« Le remède pour l’avenir est dans le sujet. Combien de peintures, un moment démodées sont ensuite recherchées par les amateurs parce qu’elles expriment les mœurs d’une époque. »
Etienne Dinet