HUANG-PO : - Tous les Bouddhas et les êtres sensibles se confondent avec l'Esprit Unique, en dehors de quoi rien n'existe. Cet Esprit, qui est sans commencement, n'est pas né et est indestructible. Il n'est ni vert ni jaune, il n'a ni forme ni apparence. I n'appartient pas aux catégories de choses qui existes ou n'existent pas, il n'est ni neuf, ni vieux, ni long ni court, ni grand ni petit, car il transcende toutes les limites, les mesures, les noms, les comparaisons. Il est ce que vous voyez devant vous (c'est un PERCEPT). Si vous commencez à raisonner ( CONCEPTUALISER) à son propos, vous tombez aussitôt dans l'erreur. Il est pareil au vide illimité, qui ne peut être ni sondé ni mesuré. L'Esprit Unique, seul, est Bouddha et les choses sensibles, mais les êtres sensibles sont attachés aux formes et, de ce fait, cherchent le Bouddha hors d'eux-mêmes. Par cette recherche même ils le perdent, car cela revient à utiliser le Bouddha pour chercher le Bouddha, et à utiliser l'esprit pour saisir l'Esprit"
Mais quelle que soit la définition, le satori signifie la révélation d’un monde nouveau, jusqu’alors non perçu dans la confusion de la pensée dualiste
Notre expérience de la vie ne connaît ni trêve ni retour en arrière et nous la vivons vraiment que dans la mesure où nous la suivons comme l'esprit suit la musique ou comme une feuille suit le fil de l'eau.
Cette atteinte d’un nouveau point de vue par le Zen est appelée satori (wou en chinois). Sans elle il n’y a pas de Zen, car la vie du Zen commence avec « l’ouverture du satori ». On pourrait définir le satori : une manière intuitive de tourner son regard vers l’intérieur, par opposition à la compréhension intellectuelle et logique.
L’objet de la discipline zen consiste à regarder d’un point de vue nouveau dans l’essence même des choses.
Si vous avez pris l’habitude de penser logiquement, selon les règles du dualisme, débarrassez-vous-en et vous vous rapprocherez du point de vue zen.