Les débris de plastique dans l'environnement marin, y compris les granulés de résine, les fragments et les morceaux de plastique microscopiques, contiennent des polluants organiques, tels que des pesticides, des phtalates, des PCB et du bisphénol A. La plupart de ces composés sont ajoutés lors de la fabrication des matières plastiques pour leur apporter une caractéristique supplémentaire : couleur, résistance au feu, souplesse. Ces polluants sont libérés dans l'eau au fil de la dégradation des plastiques, mais les microplastiques les attirent car ils sont hydrophobes.
Soixante-dix-huit pour cent de ces polluants qui adhérent aux microplastiques à la dérive sont toxiques, persistants et s'accumulent dans les tissus d'organismes vivants.
Les déchets plastiques provenant de l'activité de pêche sont souvent catastrophiques et pratiquement pas médiatisés. On alerte sur la surpêche dans tous les océans mais les dégâts des filets jamais récupérés, appelés filets fantômes, sont énormes aussi. Une première étude de l'Institut for European Environmental Policy, datant de 2005 et commandée par la Commission européenne, montre que les filets et casiers ou "pots" de pêche statique au crabe, araignée...continuent leurs rôles une fois abandonnés par les pêcheurs, en piégeant des espèces.
Les lignes de pêche sont ainsi à l'origine des 65% des animaux meurtris en Méditerranée.
Le transport maritime:
Si les règles internationales interdisent le rejet en mer de tous types de déchets, il ne s'est pourtant pas arrêté. Les chiffres évoquent 600 000 tonnes par an. On peut toutefois estimer que les suivis par satellites ont freiné ces habitudes. Néanmoins, les accidents en mer surviennent toujours.
Selon le Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre, basé à Brest), entre 5000 et 10 000 conteneurs tombent chaque année des navires. Ils sont rarement médiatisés s'ils ne renferment pas des substances immédiatement toxiques.
Chez les oiseaux de mer, l'alimentation est activée par l'odorat. Le plastique peut être pris pour de la nourriture à cause des algues et des bactéries qui le colonisent et émettent ainsi des relents de souffre. Les oiseaux de mer associent cette odeur à de la nourriture et tombent alors dans des "pièges olfactifs" qui les amènent à manger du plastique à la place de leurs proies.