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Citation de Sachka


Mon père ne manifestait pas le moindre intérêt à mon égard. Quant à maman, elle chouchoutait mon frère aîné. Il eut vite une peau de lait et il adorait faire semblant d’être sur scène, dans des rôles d’onnagata. Chaque fois que mon père jetait un regard sur moi, il disait « On n’en tirera jamais rien de celui-là ». « Un voyou pareil, il file un mauvais coton », commentait ma mère.
En effet, on ne tire rien de bon de moi. Rien qu’à me voir, c’est bien ce qu’on conclut. On ne pouvait que s’inquiéter de mon avenir. Ma vie se résume à avoir échappé à la prison.
Deux ou trois jours avant la mort de maman, qui était malade, je faisais des cabrioles dans la cuisine et je me suis fait horriblement mal aux côtes contre un coin de la cuisinière. Hors d’elle, maman dit qu’elle ne voulait plus jamais avoir mon visage sous ses yeux ni me considérer comme son fils et je dus me réfugier chez des parents. C’est alors que tomba la bombe de sa mort. Je ne pensais pas qu’elle mourrait aussi vite. En retournant au bercail, je me dis que si j’avais su sa maladie aussi grave, il aurait mieux valu que je me conduise un peu plus en adulte. Mon frère en rajouta, m’accusant d’être un mauvais fils qui avait précipité la mort de notre mère. Piqué au vif, je lui flanquai une baffe, ce que je payai cher. Nous avons vécu à trois, mon père, mon frère et moi. Mon père était un fainéant, mais il lui suffisait de dévisager quelqu’un pour dire « Celui-là, c’est zéro ». À quoi se référait ce « zéro », j’avoue que je ne l’ai toujours pas compris.
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