Dans les villes du littoral, beaucoup de jeunes ont déserté les quartiers. En dehors de ceux qui ont survécu au périple de la harga, plusieurs ont été retrouvés à la surface de l'eau tandis que d'autres ont carrément été avalés par la Méditerranée. J'ai la certitude que ce n'est pas une énième légende urbaine. Un mec de mon immeuble a péri pendant son voyage. Je me rappelle encore des cris de sa mère qui, pendant des jours, résonnaient dans tout le quartier de Bologhine. Moi, personne ne me pleurera, je suis sûr d'y parvenir.