Nhã Ca

Après la partition du pays, cette famille vietnamienne a fui le nord occupé par les communistes, pour se réfugier à Saïgon. La guerre n’y est encore qu’une notion assez abstraite, matérialisée par le grondement de plus en plus proche des canons et la mobilisation des jeunes hommes. Avec l’incorporation militaire du fils aîné et du fiancé de l’une des filles, commence une longue attente angoissée, rythmée par les échanges de lettres et les espoirs de permissions.





L’on comprend aisément comment tant de familles, de mères et de jeunes femmes vietnamiennes des années soixante et soixante-dix ont pu se reconnaître dans ce livre, portrait du quotidien d’une maisonnée ordinaire, qui tente tant bien que mal de poursuivre une existence aux étranges allures de presque normalité, alors que pèsent d’angoissantes menaces et que l’étreint la peur pour ses hommes partis au combat. Le temps semble suspendu pendant que chacun s’astreint à étouffer son anxiété sous des occupations incongrûment anodines, s’attachant d’autant plus à l’ordinaire qu’il est tout ce qu’il reste pour tenter de se rassurer, comme protégé par le sentiment d’irréalité de ce qui demeure invisible.





Bien peu d’action donc dans cette histoire, mais une émotion contenue à fleur de mots, dans une atmosphère menaçante, oppressante et tendue qui fait craindre l’explosion à chaque page : un témoignage réaliste et touchant de l’usure de l’attente et de l’angoisse pour ceux restés à l’arrière des combats, qui résonne d’autant plus tragiquement que, contrairement à l’auteur, l’on sait ce qu’il adviendra de Saïgon deux ans après la publication originale de ce livre.


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J'ai pris place simplement à la table de cette famille vietnamienne marquée par la guerre d'Indochine. Ils ont fuient le nord du pays pour s'installer en ville dans le sud. La narratrice et sa famille font parti de la classe moyenne et sont encore respectueux des valeurs traditionnels. Son frère, envoyé au front, a ainsi accepté la fiancé choisi par ses parents. Le futur mari de l’héroïne risque , lui aussi, d'entrer dans l'armée si il échoue dans ses études. Au rythme du quotidien et de ses petits bonheurs nous suivons le déroulement de la guerre, les angoisses qu'elle provoque. Toutes les nuits les canons tonnent dans le lointain. C'est un style tout en douceur et en tendresse. Une histoire prenante.

Récit sur la guerre par ceux qui ne la font pas mais attendent le retour d'un fils, d'un frère, d'un fiancé...



C'est l'histoire d'une famille, descendue dans le sud pour mieux y vivre et qui voit ses garçons partir un à un. Le frère aîné est soldat, comme le fiancé de la soeur ainée et ils seront bientôt rejoint par celui de la narratrice. Pour ceux qui restent, tout tourne autour de la guerre et des absents. Les lettres, le bruit des bombardements, les journaux, impossible pour ces jeunes de se projeter dans l'avenir.
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Un livre très fort émotionnellement, poignant, captivant, dérangeant, le chant d'amour d'une mère confrontée à l'attente désespérée et cruelle d'un fils enrôlé de force dans une guerre qui les dépasse.