Dans la nuit immense se propagent les échos lointains des canons. Leur grondement, d’abord indistinct, se précise peu à peu. Le voilà ! Il s’approche, il est tout près, di… dam, di… dam, à la fois doux et léger, comme une berceuse monotone. Le voilà ! De nouveau il s’approche, il s’en va. Vient-il du nord ? Non. Du sud ? De l’est ? De l’ouest ? Il s’élève strident, il s’éloigne, plus rapide que l’éclair, plus leste que la foudre. Il se perd dans la nuit. J’entends chaque grondement, chaque roulement. Inconsciemment, je sais par cœur chaque bruit, devine juste chaque explosion. Et le grondement des canons s’approche, s’approche toujours…