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Citation de Apoapo


4. « Mais quand le bonheur devient une chose à laquelle on doit s'accrocher à tout prix ou que l'on doit poursuivre parce qu'il donne son sens à la vie, il tend à perdre son potentiel de transformation. Et si nous ne sommes pas heureux.ses – si nous sommes déprimé.e.s, anxieux.ses, sous addiction, ou "fous/folles" – nous sommes chargé.e.s de nous soigner, ou du moins de gérer nos symptômes. Sous l'Empire, l'isolant du bonheur est un anesthésiant.
[…]
À l'inverse du bonheur, donner de la puissance à la joie consiste à s'éloigner des habitudes, réactions et émotions auxquelles nous sommes conditionné.e.s. Bouillonnante dans les brèches de l'Empire, la joie réinvente les gens à travers les luttes contre les formes d'assujettissement. La joie est un processus désubjectivant, une façon de défaire les règles, une intensification de la vie elle-même. C'est un processus qui consiste à prendre vie et à prendre le large. Alors que le bonheur est utilisé comme un anesthésiant abrutissant qui induit de la dépendance, la joie est l'expansion de la capacité des gens à faire et à ressentir de nouvelles choses, de différentes façons qui peuvent briser cette même dépendance. La joie est esthétique, dans un sens ancien, qui date d'avant la séparation de la pensée et des émotions : la capacité accrue à percevoir avec nos sens. » (pp. 62-63)
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