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Critiques de Nicolas Chevassus-au-Louis (11)
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Pourquoi Hitler n'a pas eu la bombe atomique

L'un des films qui fait un carton en ce moment est le biopic de Christopher Nolan sur Robert Oppenheimer, le "père" de la bombe atomique américaine. Je suis encore réticente à aller m'enfermer pendant 3 heures … sauf si la canicule persiste !



Néanmoins intéressée par ce sujet « brûlant », j'ai retrouvé dans ma bibliothèque un livre publié en 2013 par l'historien et scientifique Nicolas Chevassus-au-Louis qui pose la question : Pourquoi Hitler n'a pas eu la bombe atomique ?



L'essai est court, clair, les explications accessibles au non initié, toujours d'actualité. Car à la veille de la Seconde guerre mondiale, la plus grande puissance de recherche est l'Allemagne avec un nombre exceptionnel de prix Nobel en physique et chimie (7 entre 1919 et 1939 contre 5 aux USA et 5 aux britanniques, 2 en France). Dès 1939, l'Allemagne s'est lancée dans deux projets de recherche sur le nucléaire, l'un civil, l'autre militaire.



Grâce à l'annexion des Sudètes, elle a accès aux mines de pechblende, et à partir de 1939, elle décide de stopper toute exportation d'uranium … le milieu scientifique est cependant peu favorable au nazisme mais c'est une voie pour les jeunes chercheurs d'échapper à l'incorporation.



La question fondamentale est : comment enrichir l'uranium 235 pour produire des matériaux explosifs qui dépassent d'un facteur de plusieurs dizaines la force des explosifs existants ? Et il faut aussi un modérateur d'une masse atomique aussi faible que possible pour maîtriser la réaction en chaîne : l'eau lourde ou le graphite. Seule l'usine norvégienne NorskHydro est en mesure de la produire … C'est ce qui donnera le célèbre film « La bataille de l'eau lourde » en 1948. Plus tard, les chercheurs exploiteront un nouveau procédé avec une cascade de centrifugeuses …



Toutefois, l'appareil d'Etat nazi se caractérise par la multiplication de structures redondantes et rivales entre elles. Plusieurs programmes sont en concurrence, y compris chez la Poste, puis à la Kiegsmarine. Au fur et à mesure de leurs conquêtes, les Allemands s'emparent d'un important stock d'uranium en Belgique (Congo), du cyclotron de l'équipe Joliot-Curie à Paris … Mais à partir de 1943, l'intensification des bombardements alliés perturbe les programmes de recherche et imposent le déménagement des laboratoires. Après la débâcle, les Américains et les Britanniques « recrutent » nombre de scientifiques allemands, nombreux sont aussi ceux qui partent continuer à travailler en URSS – dont peu passeront à l'Ouest.



Aux Etats-Unis, les ingénieurs américains n'ont que mépris pour les atomistes allemands. Leur projet Manhattan, unique, est gigantesque. Il aboutit en août 1945 avec les bombes sur Hiroshima et Nagasaki. En 1949, les Russes parviennent au même résultat.



La clé de la réussite de ces programmes est une direction unique à deux têtes dotée de tous les pouvoirs : un militaire et un scientifique. Leslie Groves et Robert Oppenheimer d'une part, Lavrenti Beria et Kourtchakov d'autre part.



Dispersion des efforts, concurrence des projets, redondances, manque de matières premières critiques, bombardements ont nui à l'aboutissement dans les temps des projets allemands sans compter les conflits de pouvoirs, la désorganisation de l'appareil d'Etat nazi, et la peur omniprésente dans un régime totalitaire.



Certains des savants ont tenté, pour justifier leur échec, d'avancer une sorte de résistance passive, se concentrant davantage sur la mise au point d'une machine génératrice d'énergie plutôt que sur la bombe … Cependant, il est à peu près certain que les Allemands ont procédé à un essai nucléaire en Thuringe, causant la mort de centaines de prisonniers. Mais il ne subsiste aucun écrit de ce fait, seulement quelques témoignages … IL n'étaient donc pas loin d'atteindre leur objectif !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Savants sous l'Occupation : Enquête sur la vi..

L’auteur, Nicolas Chevassus-Au-Louis, un journaliste, à réussit avec ce livre, l’exploit d’être bien reçu tant du monde de l’histoire que du coté vulgarisateur. Avec ce livre, il veut combler un vide, une historiographie du monde scientifique sous l’occupation. Pour cela, il à tout dévorer du mémoire de maîtrise aux thèses de doctorat en passant par tous ce qui à été publié sur le sujet. Il à choisit de présenter son livre en trois parties. La première est une synthèse du monde scientifique dans l’avant guerre et pendant la guerre. La deuxième propose douze portraits et il termine enfin par une question assez importante : pourquoi le monde scientifique à eu moins de membres à être condamnés sous l’épuration que d’autres branches. Un livre plaisant.
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A quoi sert notre cerveau ?

Mon intérêt pour la neurobiologie est tout récent : j'ai suivi récemment une conférence sur ce sujet, et le conférencier m'a donné envie d'en savoir plus.

J'ai emprunté l'ouvrage A quoi sert notre cerveau, à la bibliothéque, un peu par hasard, et je ne le regrette pas.

A quoi sert notre cerveau, 64 questions à Nicolas Chevassus-au-Louis, Docteur en Neurobiologie, est une vraie pépite.



Je l'ai trouvé particulièrement intéressant ; je ne suis pas de formation scientifique mais j'ai pu facilement rattacher tous les thèmes qui sont développés à des connaissances concernant par exemple l'art, la philosophie, la psychologie.

Le chapitre IV "Peut-on voir penser, VII : Cerveau sous influences, et VIII : Les mystères de la psyché, m'ont particulièrement intéressée.

Les connaissances qui font appel à des notions purement scientifiques sont expliquées de façon claire et intéressantes.

Une très bonne idée : A la fin de chaque chapitre, la rubrique "Pour aller plus loin" nous fournit une bibliographie complète ainsi qu' une liste de sites internet pour nous permettre de compléter nos connaissances.



En conclusion je donne cinq étoiles à ce livre.
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Malscience : De la fraude dans les labos

La recherche scientifique s’accélère, il est de plus en plus difficile de trouver des financements et ceux-ci dépendent de plus en plus de la réputation des chercheurs. Les scientifiques sont donc tentés de frauder, d'embellir leur résultats ou tout simplement de ne pas rerpoduire l'expérience réalisée par manque de temps et de peur de sa faire doubler par une concurrence mondialisée de plus en plus importante.



Quelle est la part de mensonge, d'erreur, de fraude ?

Comment repérer les fraudeurs ?

Quelles sont les régulations actuelles du milieu de la recherche pour éviter les scandales ?



Ce livre est un tour d'horizon des dérives aperçues dans la recherche scientifique mondiale. Rythmé et intéressant même pour les non-initiés, cela permettra de relativiser certaines annonces qui n'ont comme support qu'une publication et qui ne visent souvent que le coté sensationnel.



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La Guerre des bactéries: L'Institut Pasteur s..

L’ouvrage, passionnant, est donc très riche, en plus de faire la lumière sur les relations complexes avec l’occupant. En outre, l’épilogue laisse penser que l’auteur en avait encore sous le pied en apportant d’ultimes informations qui pourraient surprendre.
Lien : https://www.lemonde.fr/scien..
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Un iceberg dans mon whisky : Quand la techn..

(Chronique rédigée neuf ans après la lecture de ce livre)



En une douzaine de chapitres et autant de thèmes ou idées techno-scientifiques ambitieuses, ce petit livre nous fait revivre les idées folles qui ont pu un jour germer dans les esprits du XXe siècle. Des grands travaux à base d’explosions nucléaires à la régulation climatique en passant par l’exploitation du fond des océans, les grands projets dominent, mais on y croise aussi les promesses des véhicules à hydrogène ou des aérotrains, sans oublier les fameux steaks de pétrole.



Autant d’idées qui ont fait long feu (le nucléaire notamment, utilisé autrefois à toutes les sauces, est heureusement moins à la mode de nos jours)… ou qui font parfois encore rêver certains : il y a quelques jours encore j’entendais parler d’idées pour convoyer des icebergs géants pour fournir de l’eau aux régions qui en manquent.



Cet ouvrage est parfois un peu technique, mais sinon passionnant à lire pour ces histoires incroyables et très instructives. Chaque chapitre est illustré de quelques photos et de références bibliographiques pour être très complet.



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Pourquoi Hitler n'a pas eu la bombe atomique

Durant la première moitié du vingtième siècle, la physique atomique allemande était en pointe, suivie par la France où le couple Joliot-Curie avait pris le relais des travaux fondateurs de Pierre et Marie Curie. L’Angleterre n’était pas en reste avec les laboratoires de Rutherford, de J.J. Thomson et le théoricien Paul Dirac.

Quant aux États-Unis, ils allaient bientôt profiter d’une fuite des cerveaux sans précédent en Europe avec l’avènement du nazisme et les lois antisémites.



La découverte de fission nucléaire par Otto Hahn et son laboratoire allait d’un coup rendre envisageable la conversion contrôlée de l’énergie de masse de la matière en énergie thermique. Cette éventualité a été partout (Italie, France, Angleterre, Allemagne etc.) très tôt prise au sérieux. Même si la manière de contrôler la fission restait à inventer, il était déjà clair que l’Uranium 235 jouerait un rôle fondamental. Lorsqu’on découvrit le plutonium, un des produits de fission de l’uranium, l’opinion qu’une nouvelle source d’énergie allait naître était confortée.



Sous le nazisme trois programmes de recherches nucléaires allemand étaient en lancés. Ils n’étaient pas coordonnés et ne communiquaient pas entre eux.



Le premier programme était un programme dont les objectifs étaient civils (production d'énergie). Il est né de la réunion du 29 avril 1939 au ministère de l'Education du Reich où furent conviés quelques physiciens atomistes allemands (ni Heisenberg, ni Otto hahn n'y auraient participé. Les participants de cette réunions se baptisèrent l'Uranverein : le cercle de l'uranium.



Le second programme est créé le 15 juin 1939 à l'initiative du Heereswaffenamt (HWA) le centre de recherche et développement sur l'armement de la Wehrmacht. C'est Erich Schumann, général de brigade, qui le dirige. Il est informé des découvertes de Otto Hahn et à pris conscience des potentialités destructives du nucléaire. Schumann nommme Kurt Diebner à la tête d'un programme de recherche pour une bombe atomique.







Cependant, un troisième programme de recherche, subventionné par la Poste du Reich dirigée par un nazi de la première heure soucieux de se faire bien voir du Führer. Wilhelm Ohnesorge se laisse convaincre par Manfred von Ardenne, ingénieur et physicien, inventeur et touche à tout génial, de signer avec son laboratoire privé un contrat de recherche portant sur "le développement technique de procédures et d'installations dans le domaine de la fission de l'atome". L'autodidacte von Ardenne, méprisé par les physiciens de l'Uranverein n'a accès aucune aide intellectuelle ou matérielle de leur part.



Quand la guerre éclate (3 septembre invasion de la Pologne), l'Uranverein est placé sous tutelle du HWA.



Les scientifiques de l’uranverein, étaient certainement l’équipe la mieux préparée intellectuellement à la réussite. Les meilleurs physiciens restés en Allemagne y collaborèrent ; le prestige de ses savants (Heisenberg en tête) a fait que ce groupe le plus connus et le plus étudié des historiens. Leurs travaux progressèrent lentement, gênés par leur isolement de la communauté scientifique internationale et de plus en plus, par les bombardements alliés qui détruisaient leurs usines et leur laboratoires.

Sous la direction de Kurt Diebner le second groupe, beaucoup plus militarisé semble être parvenu à la réalisation d’une bombe qui aurait été essayée à Ohrdrurf (Thuringe) en mars 1945. Ce fait est très peu connu ; il repose sur quelques minces témoignages recueillis récemment et d’autres trouvés dans les archives de la STASI. Des photographies aériennes américaines ont identifié de site mais les mesures radiologiques effectuées à l’époque confirment faiblement cette hypothèque parce qu’elles furent mal réalisées.

L’équipe de von Ardenne travaillait sur la construction d’un cyclotron pour pouvoir séparer les isotopes de l’uranium par voie électromagnétique. Faute d’archives disponibles on ne sait rien de l’état d’avancement de leurs travaux.
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Un iceberg dans mon whisky : Quand la techn..

Vraiment bien ! quel plaisir d'apprendre des choses sur ces technologies tout en se divertissant car l'auteur sait parler de ces domaines scientifiques en l'illustrant d'anecdotes historiques. La mise en contexte historique est effectivement clé et le dernier chapitre qui tient lieu de "prise de recul" est essentiel pour mettre en perspective les échecs relatifs traités dans ce livre...
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A quoi sert notre cerveau ?

Une bonne synthèse des connaissances sur le cerveau (malheureusement j'avais déjà lu les mêmes choses ailleurs donc je n'ai rien appris mais le livre est très agréable dans sa présentation et son découpage - par questions - permet de faire des petites lectures, brèves - ce qui permet de le lire dans des moments "vides" comme lorsque l'on prend les transports en commun ou qu'on est dans la salle d'attente d'un médecin).



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Un iceberg dans mon whisky : Quand la techn..

Un livre qui j'ai reçu car je suis "scientifique".



Et bien celui-ci n'en est pas moins intéressant.



Ce livre traite des technologies qui aurait pu changer par certains aspects la face du monde mais qui ont été avorté pour diverses raisons, économique pour la plus simple mais pouvant aller sur le terrain de la politique, des relations humaines.



Un livre qui a une ombre sur l'actualité, l'hydrogène, l'aérotrain, la nourriture à base de pétrole.



Tout autant de technologie et concept ambitieux qui ont démarré en trombe pour retomber dans l'oublie. Et certains revenant petit à petit sur le devant de la scène, comme l'hydrogène aujourd'hui.



Bref, un petit recueil qui peut paraitre factuel mais qui n'en est pas moins bien documenté.
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Malscience : De la fraude dans les labos

Étant de formation scientifique, ce livre intrigue par sa couverture mais n'étonne pas. Les fraude scientifique sont des choses que l'on a déjà pu entendre par-ci par-là.



Néanmoins, ce livre nous livre des exemples de fraudes scientifiques qui peuvent amener à des destins tragiques, également, il est accompagné de réflexion sur cette même fraude, pourquoi, comment, à qui cela profite ?



En temps que chercheur, un livre très intéressant à avoir lu, qui permet de voir que la fraude existe, même dans des institutions prestigieuses et que celle-ci est orchestrée par des motivations pouvant aller plus loin que la simple renommé, avec des pistes d'amélioration pour mieux encadré la recherche et prévenir cette fraude.
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