Vania avait découvert la hiérarchie tacite qui régulait la troupe de mercenaires : il y avait d’abord eux, les bleus, assimilés à de la viande à canon, puis les cadres, à peine plus aguerris, et au-dessus de la mêlée, ceux que tout le monde appelait les « musiciens » : les mercenaires de Wagner de la première heure, rompus aux combats en Afrique, ceux qui posaient parfois pour la photographie sur la ligne de front avec un violon ou une guitare devant le panneau d’un village anéanti et conquis.