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Citation de EricB


EricB
17 novembre 2013
Pour me soulager, je m'enfonçai dans la suite des siècles : je vis les hommes de 1992, lire notre histoire ; je m'efforçai de les entendre, et je les entendis. La sévérité de leur jugement m'effraya ! Il me sembla que les uns nous reprochaient d'avoir manqué d'humanité, tandis que les extrêmes, tels qu'il en est aujourd'hui, nous approuvaient. Je crus voir que toute l'Europe avait pris un gouvernement nouveau ; mais je voyais sur les pages de l'histoire, les horribles secousses qu'elle avait éprouvées ! Il me semblait entendre les lecteurs, se dire entre eux : "Que nous sommes heureux, de n'avoir pas vécu ces temps horribles, où la vie des hommes était comptée pour rien !" Un de leurs philosophes s'écriait : "Il faut de temps en temps de ces secousses, pour faire sentir aux hommes le prix de la tranquillité, comme il faut une maladie pour sentir le prix de la santé. - Mais, lui dit un de ses confrères, aurais-tu voulu être le secoueur, ou le secoué ? - Non, non, je ne voudrais pas l'être ! mais je ne serais pas fâché de l'avoir été. Le mal passé, quand on n'en est pas mort, est une jouissance... - Ha ! les beaux raisonneurs ! s'écria un songe-creux tapi dans un coin ; vous l'avez été. Vous étiez les hommes d'il y a 200 ans. Vous êtes composés de leurs molécules organiques : et vous êtes en paix, parce que ces molécules sont lasses d'avoir été en guerre. Vous y reviendrez après un long repos...
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