L'hiver est là, même en été, la pluie fait rage sans un nuage. Le ciel assombri ne perd pas une miette du spectacle permanent de ces vies qui basculent, qui balancent entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le blanc et le noir... L'inaccessible dessein d'une peinture impossible où les pinceaux se meurent en caressant la toile, en caressant le sang qui coule sans une goutte de peinture.
Quatre cercueils qui déambulent, un mort vivant vit sans scrupule. La place restante sans bousculade, la place encore toute noire. La vie dehors vit dans un corps : le mien. Vidé de toute ma vie, comme laissé sur le bord de la route. Un blondinet fait du stop... Personne ne s'arrête... La route est longue à remonter... Pour exister... Se libérer de ce jour maudit...
Ma vie, mon fils, lui qui demain sera le père il me regarde, je le regarde, il croit en moi, je vis en lui. Dans son sourire, dans son regard, j'y revois le bonheur frais de mon enfance, ce regard noir dans ma souffrance. Qu'adviendra-t-il de lui ? Quel vie pour ce petit homme ?