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Citation de coco4649


LE NOM
Élégie familiale.



2/A

[…]
Je sens peser la nuit immense
sur de profondes bêtes,
sur d'innocentes âmes châtiées ;
mais aussi sur des voix hérissées
qui dépouillent le ciel de ses soleils
les plus durs,
pour décorer le sang guerrier.
D'un pays brûlant que transperce
la grande flèche équatoriale,
je sais que viendront de lointains cousins,
— mon angoisse lointaine lancée dans le vent ;
je sais que viendront des parcelles de mes veines,
— mon sang lointain
écrasant d'un pied dur les herbes atterrées ;
je sais que viendront des hommes aux vies vertes,
— ma forêt lointaine
avec sa douleur ouverte en croix et sa poitrine rouge en
    flammes,
Sans nous connaître, dans la faim nous nous reconnaî-
    trons,
dans la tuberculose et dans la syphilis,
dans la sueur achetée en noire contrebande,
dans les morceaux de chaînes
collant encore à notre peau ;
sans nous connaître
nous nous reconnaîtrons dans les yeux lourds de songe
et jusque dans les insultes quotidiennes
que nous crachent comme des pierres
les quadrumanes de l'encre et du papier.



/ Traduction par Claude Couffon
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