La progression s'avère ardue, la forêt ne leur fait aucun cadeau. Écorchés par les ronces et les buissons, ils avancent à tâtons, pas à pas sur le sol glissant et le terrain accidenté, surveillant sans cesse les alentours, terrifiés à l'idée d'être poursuivis. Les minutes leur semblent des heures. La pluie s'en mêle bientôt et leurs vêtements pèsent des tonnes. Sékou gémit de souffrance, Aïssatou puise dans ses ressources les plus profondes pour l'épauler et l'obliger à marcher. C'est devenu une seconde nature pour elle, au fur et à mesure des épreuves : ne jamais regarder derrière, s'acharner, se bousculer. Rien n'a pu la mettre à terre. Meurtrie, frigorifiée, elle garde ses pensées fixées sur leur objectif. (p. 28-29)