Elle sait bien qu’elle ne sera jamais de ce monde des facilités, aux violences allusives et au moelleux assis. Sa mère a toujours travaillé, elle gagnait moins à la fin qu’au commencement, c’est tout dire. Quant à son père, il a passé sa vie dans les silos, finissant dans un poumon de métal, comme c’est l’usage une fois qu’on a respiré trente ans de poussière de grain. Qu’elle le veuille ou non, Rita appartient à ce monde où les gens meurent au travail. Elle voit ces gens qui ferment leur gueule, encaissent, grattent à la fin du mois et qui ne trouvent presque rien à y redire. Pourvu qu’ils finissent dans leurs murs, le pavillon comme résumé des peines, trente ans de dette et puis crever. Elle en est, quoi qu’elle fasse.