Nos meilleurs alliés, ce sont les libraires indépendants. Il y a un vrai dialogue avec eux. C'est grâce à eux, à travers leurs choix, que l'on peut réussir à faire exister et à faire émerger des livres et des auteurs.
Laure Leroy, directrice de la maison Zulma
Mon travail d'éditeur c'est d'essayer de voir comment les choses se trament, se dessinent et s'écrivent. Il y a une littérature qui raconte le monde dans lequel on vit. Je ne sais pas si cette littérature y joue un rôle, mais c'est en tout cas celle qui me parle. C'est une forme de penser, une façon de voir les choses qui vient perturber la mienne. Quelque chose me prend aux tripes, accapare mon esprit. Quand un texte me fait cet effet-là, je suis obligé d'y revenir. C'est déterminant dans mon choix. Ma raison d'être éditeur, c'est d'accompagner cette voix.
Benoît Verhille, cofondateur et directeur éditorial de La Contre Allée.
Il faut distinguer l'homme qui parle aujourd'hui, qui a un certain âge et 40 ans d'expérience dans l'édition, de celui qui, tout jeune, se lance dans des aventures sans avoir conscience des conséquences, mais avec l'intime conviction que c'est ce qu'il doit faire. Quand on est convaincu, on ne mesure pas les risques. Je suis plus attentif aux risques maintenant que je ne l'étais pendant les dix ou quinze premières années. Cette "inconscience" a été un atout majeur.
Gérard Berréby, fondateur des éditions Allia
La littérature est quelque chose de tellement vaste, de tellement varié, de tellement inattendu. Au fond, c'est pour ça que je continue à faire ce métier avec beaucoup d'intérêt : pour être surpris, pour découvrir des nouvelles manières de penser, de sentir, auxquelles je ne m'attendais pas. Pour moi, c'est la manière la plus intéressante de pratiquer ce métier. La seule, finalement.
Olivier Cohen, fondateur de L'Olivier.
Parfois, nous devenons l'agent d'auteurs étrangers que l'on publie. Ce qui est le cas d'Ólafsdóttir, sauf pour l'Islande et l'Italie. C'est vraiment le succès français qui l'a fait rayonner dans le monde et par rebond, en Islande. Rosa Candida est le plus grand succès de la maison. Le livre s'est vendu à 100.000 exemplaires en grand format, et 200.000 en poche.
Laure Leroy, directrice des éditions Zulma.
Nous avons varié les destinations pour montrer qu'il était possible d'être éditeur sans résider à Paris. C'est ainsi qu'en dehors de la capitale, nous sommes allés dans le Gers, dans le canton de Genève, en Gironde, dans le Lot et dans le Nord.
La sensibilité au plurilinguisme et au multiculturalisme, il est possible que nous y soyons plus réceptifs en tant que Suisses.
Caroline Coutau, directrice des éditions Zoé.
« Si c’est un bon texte, il trouvera une maison d’accueil. S’il existait des critères absolus, scientifiques, tout le monde aimerait les mêmes textes. Par goût, je préfère les formes hybrides, les textes disons inclassables, même si je ne déteste pas qu’on fasse encore « sortir la marquise à 5 heures » pour peu qu’on la fasse déambuler sur une musique inouïe. »
Le succès d'un livre tient à un milliard d'éléments qui nous échappent encore.