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Critiques de Nicole Belmont (2)
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Sous la cendre : Figures de Cendrillon

Cendrillon fait partie des contes classiques dont nous avons tous entendu l’histoire, que ce soit la version des frères Grimm ou celle de Perrault, ou encore celle de Walt Disney (adaptée de Perrault). Le conte nous parle d’une jeune orpheline de mère maltraitée par sa marâtre et ses demi-soeurs et réduite à effectuer les plus basses corvées. Toujours sale, car devant souvent rester près du foyer, elle en hérite le surnom de Cendrillon. Vint l’organisation d’un grand bal par le prince, où tous sont conviés. Forcée de rester à la maison, Cendrillon obtient de magnifiques vêtements et un moyen de transport grâce à une intervention magique. Arrivée au bal, elle charme le prince mais s’esquive avant la fin des festivités, laissant une pantoufle derrière elle. Le prince, très épris, fait essayer la pantoufle à toutes les femmes de la région et parvient à retrouver sa véritable propriétaire en la personne de Cendrillon, la dernière à essayer la pantoufle.



Voilà donc les grandes lignes de l’histoire, qui a connu pas moins de cinq cent versions différentes ! L’anthologie Sous la cendre : figures de Cendrillon propose de découvrir près d’une cinquantaine de ces versions, dont dix provenant de différentes régions de France. Des versions les plus connues, à savoir celle des Grimm et celle de Perrault, seule figure dans ce volume le conte des Grimm. Parmi les autres textes, on retrouve une version italienne antérieure à celles passées à la postérité, une version chinoise du IXe siècle, considérée comme la première version écrite du conte, mais aussi des versions africaines, grecques, québecoises, et même une version algonquine !



Et quelles versions ! Si les histoires se font parfois un peu trop répétitives, certaines variantes sont surprenantes et ne conservent que les grandes lignes du conte. Ainsi, rien que dans la dizaine de versions françaises, on découvre que parfois le conte de Cendrillon se mêle à celui des Fées de Perrault (où une soeur bonne et belle recevait d’une fée le don de jeter roses et diamant à chaque parole, et l’autre soeur, mauvaise, celui de jeter crapauds et couleuvres). C’est le cas avec Marion et Jeanne, qui nous vient des pays des sources de la Loire, où la bonne Marion reçoit de sa marraine, la Sainte Vierge, une étoile d’or sur le front. Sa soeur jalouse recevra quant à elle une queue d’âne, toujours sur le front. Les gens du Limousin ont un certain sens de l’humour : la marraine de Cendroulié (toujours la Sainte Vierge, ce qui correspond aux croyances du pays et de l’époque) lui confie une baguette. Celle-ci, en tapant l’arrière de sa bête avec, peut ainsi se nourrir de pain et de fromage. Sa soeur, qui l’espionnait et qui se nomme Couille de bouc du fait de sa laideur, tentera de même et hérite d’une bouse ! En Basse-Bretagne, le conte prend des tournures cannibales : Adèle nous raconte comment deux soeurs décident de tuer leur mère pour en faire un bon repas, afin de pouvoir briller auprès de deux jeunes gens. Seule Adèle, la troisième, refuse de participer à ce banquet et enterre les os de sa mère, qui donne naissance à une fleur éclose en toute saison. [Lire la suite de la critique sur le site de Fées Divers]
Lien : http://feesdivers.fr/chroniq..
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Petit Poucet rêveur

Dans cet essai ardu mais fouillé, Nicole Brémont décortique le conte pour mieux nous en expliquer la génèse.

Certains passages sont très spécialisés avec de nombreuses notes en bas de page, tandis que d’autres, plus abordables, réservent de belles surprises comme cette référence à Rimbaud. Car il y a bien » une expression de nature poétique » dans le conte.

Chez Rimbaud donc, on peut lire dans « Ma bohême » :

« Petit poucet rêveur, j’égrenais dans ma course

Des rimes. Mon auberge était à la grande Ourse. »

On pense aussitôt au petit Poucet de Perrault. Et bien non ! Il s’agirait de Tom Pouce, ou encore Gros-de -Poing ou Planpougnit, un personnage « joyeux, allègre, …courant sans hésiter les aventures les plus risquées, quasi vagabond tel que se voit Rimbaud » Lequel, en guise d’auberge, dormait à la belle étoile.

On va ainsi découvrir d’autres secrets de fabrication des contes merveilleux comme celui de « Brigitte, la mère qui m’a pas fait mais m’a nourri » ou de « la Barbe Bleue »

La difficulté de la transmission du conte réside dans son oralité. Ainsi telle conteuse canadienne aura une version différente d’un même conte.

L’auteur décrypte les contes de Perrault et sa mère L’Oye qui reprend des contes de tradition orale qu’il travestit de façon subtile .Ainsi le conte revisité s’adresse aux enfants mais également au « public des salons modernes »

La lecture de cet essai est loin d’être facile, certes, mais c’est une mine de connaissances qui nous en apprend beaucoup sur les contes de notre enfance.





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