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Citation de Zebra


Zebra
17 février 2014
page 45 [...] L'hôtel du Grand Cerf, à l'angle de la place du Parvis, était l'un des rares témoins du riche passé de la petite ville. Haute maison à colombages, ses encorbellements faisaient saillie au-dessus du trottoir. Elle avait été miraculeusement protégée des destructions de la guerre, tout autant que la magnifique église gothique qui lui faisait face. Comme si la Providence avait voulu sauvegarder à la fois le temple des joies spirituelles et celui des plaisirs matériels.
Car la famille qui présidait depuis plusieurs générations à la bonne marche de l'hôtel s'enorgueillissait d'y maintenir le culte de la gastronomie normande. On venait de loin manger les tripes au calvados, les fraiches crevettes d'Honfleur, les barbues au cidre, les poulardes à la crème et les crêpes soufflées aux pommes aigrelettes. La grande salle à manger lambrissée, aux poutres de chêne apparentes, à la grande cheminée de pierre où crépitaient été comme hiver les bûches nécessaires aux grillades, étaient le cœur de l'hôtel. Des nappes roses égayaient une vingtaine de tables rarement vides.
Le lundi, cependant, le restaurant était fermé. Mais les habitués ne se retrouvaient pas à la rue pour autant. Une petite salle à manger, plus intime et plus modeste, ouvrant sur un jardinet intérieur, accueillait la dizaine de personnes qui se rencontraient régulièrement pour déjeuner au Grand Cerf : deux professeurs, un clerc de notaire, le sous-directeur des Postes, le greffier du Tribunal, un employé des Contributions indirectes, un avocat stagiaire, le bibliothécaire, et enfin, presque chaque jour, l'inspecteur Coignard. [...]
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