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Citation de Mallassagne


Elle était un montreur de marionnette, c’était cela. Le personnage inconnu, sans vie, petit à petit sous son récit devenait familier, s’animait, comme la poupée désarticulée prenait vie dans les mains du marionnettiste. Pierre avait raison, c’était une magicienne des mots. Et l’enfant sentait que si son pouvoir était si grand, c’était qu’elle le tenait de tout son vécu. Tous ses chagrins, toutes ses joies, lui donnaient ce pouvoir de divination. Elle était capable de sonder les cœurs, les âmes, les actions des hommes, parce qu’elle avait vécu. Elle avait aimé, elle avait souffert.
Il comprenait, sans pouvoir encore mettre des mots sur cette découverte, qu’elle ressemblait beaucoup à Pierre, ce loup blessé, qui avait souffert en silence dans sa montagne. Mamie racontait les histoires des autres pour taire la sienne. Elle reconnaissait, comprenait, imaginait, les moments heureux et difficiles des gens qui l’entouraient car elle les regardait, était à leur écoute, au lieu de ne s’occuper que de soi, comme la plupart des gens.
Elle ne s’était pas enfermée dans sa douleur de veuve, dans sa douleur de mère. Elle avait pensé à Laurent, à ses petits enfants, à Henri junior dont la fuite criait la souffrance, à Pierre qui avait eu besoin d’aide.
Loïc comprenait qu’il avait une sacrée chance, d’avoir une telle grand-mère, sans savoir encore pourquoi.
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