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Citation de Mallassagne


Cela faisait deux jours qu’il marchait, sans rencontrer âme qui vive, sans savoir où ce chemin, suivi au hasard, allait le mener. Il marchait, heureux de retrouver cette liberté perdue depuis … si longtemps.
Heureux ? Savait-il encore ce que ce mot voulait dire ? Mais ce qui était certain, c’était qu’il faisait ce qu’il voulait, plus personne pour lui donner des ordres, le bousculer, le réveiller, l’empêcher de dormir. Il marchait, suivait ce chemin qui s’ouvrait devant lui, les yeux rivés au sol. Il suivait l’ornière sans doute creusée par l’une des roues d’un engin forestier, ravinée par les eaux de ruissellement, sans même remarquer que des bifurcations s’offraient à lui. Il montait toujours du même pas régulier, redescendait en s’inclinant un peu en arrière, remontait penché un peu en avant sans même sentir le sac à dos, léger, qui ballotait sur ses reins.
Il était parti de Nîmes, avait suivi un canal dans la ville, puis les yeux toujours rivés au sol, s’était retrouvé sur une route à grande circulation. Il y eut une averse orageuse, un poids lourd s’arrêta sans qu’il n’eût rien demandé, le chargea, lui parla tout le long du chemin. Il apprit qu’il le laisserait à Alès où il devait décharger.
Un autre camion chargeait. « Je vais à La Grand-Combe mon gars, si tu veux je te prends. » Il le prit, le déposa à La Grand-Combe.
Il s’engagea sur un chemin ; il voulait être seul. Il aperçut des villages, des hameaux, il les contourna. Il coupa des routes qu’il traversa en courant, comme un lapin affolé par le bruit des moteurs qui se cachaient derrière les lacets.
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