Au foyer
extrait 2
J'ai dégagé des sables un temple des temps passés,
Mon nom à une rivière a été attribué.
Et au pays des lacs, cinq puissantes tribus
Se pliaient à mes ordres, observaient mes statuts.
Mais là je me sens faible, et comme hypnotisé,
Et mon âme est malade, malade et torturée.
Je sais ce qu'est la peur, je le sais, aujourd'hui,
Depuis qu'entre ces murs je suis enseveli :
Ni le murmure des flots, ni l'éclat du fusil
Ne peuvent plus briser la chaîne qui me lie… »
Et célant dans ses yeux un triomphe mauvais,
Se tenant à l'écart, une femme m'écoutait.
1911
/traduit du russe par Nikita Struve