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5/5 (sur 1 notes)

Né(e) à : Kronstadt , le 15 avril 1886
Mort(e) à : Saint Petersbourg , le 26/08/1921
Biographie :

Né à Kronstadt, sur l'île de Kotline, Nikolaï est le fils de Stepan Iakovlevitch Gumilev (1836-1920), médecin de marine, et d'Anna Ivanovna L'vova (1854-1942). Il fait ses études secondaires au lycée de Tsarskoïe Selo, où il a notamment pour professeur le poète symboliste Innokenti Annenski.

Poète de l'âge d'argent, son premier poèmes paraît en septembre 1902 : « Я в лес бежал из городов » (« J'ai fui les villes pour rejoindre la forêt »). Son premier recueil, La Route des conquistadors, est publié en 1905 ; ses poèmes portent sur des sujets exotiques : girafes du lac Tchad, crocodiles de Caracalla, etc. La plupart des critiques juge ce recueil bâclé.

En 1907, Goumilev voyage fréquemment en Europe, notamment en Italie et en France. Son recueil Fleurs romantiques paraît en 1908. À Paris, il publie la revue littéraire Sirius, dont trois numéros seulement paraissent. À son retour en Russie, il est l'un des fondateurs et des principaux contributeurs d’Apollon, revue de l'avant-garde poétique russe au cours des années qui précèdent la Première Guerre mondiale. C'est à cette époque qu'il tombe amoureux de Cherubina de Gabriak, qui s'avère n'être que le pseudonyme de deux poètes Elisaveta Ivanovna Dmitrieva et Maximilian Volochine. Goumilev se bat en duel avec ce dernier le 22 novembre 1909 ; aucun des duellistes n'est blessé.

Goumilev fait plusieurs voyages en Éthiopie, inspiré par Alexandre Boulatovitch et de Nicolay Leontiev ; il en rapporte de nombreux objets pour la Kunstkamera (aujourd'hui Musée d'ethnographie et d'anthropologie de l'Académie des sciences de Russie). Sa poésie eut une grande influence sur la jeunesse de son époque. En 1911, il fonde avec Sergueï Gorodetski (en) la Corporation des poètes (en russe : Цех поэтов) qui donne naissance au mouvement acméiste. Il est également le cofondateur de l'Union des écrivains de toutes les Russies.

N'ayant jamais dissimulé le mépris qu'il porte aux bolcheviks, il est arrêté en 1921 pour « complot monarchiste » dans ce que les historiens considèrent comme une des premières affaires montées de toutes pièces par la Tcheka. Il est exécuté en août 1921.
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Source : Wikipedia
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Nikolai Goumilev
Le tramway égaré



extrait 1

Je suivais une rue inconnue
Quand soudain j'entendis les corbeaux croasser,
Les sons d'un luth, de lointains grondements,
Devant moi filait un tramway.

Comment je me retrouvais sur le marchepied
Fut une énigme pour moi,
Même à la lumière du jour
Il laissait une traînée de feu.

Il filait — tempête noire, ailée,
Il était égaré dans l'abîme des temps…
« Arrêtez, conducteur, arrêtez,
Arrêtez le wagon sur-le-champ ».

Trop tard ! Nous avons contourné le mur,
Nous avons traversé une palmeraie ;
Sur la néva, le Nil, la Seine,
Nos roues sur trois ponts ont grondé.

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Nikolai Goumilev
Au foyer



extrait 2

J'ai dégagé des sables un temple des temps passés,
Mon nom à une rivière a été attribué.

Et au pays des lacs, cinq puissantes tribus
Se pliaient à mes ordres, observaient mes statuts.

Mais là je me sens faible, et comme hypnotisé,
Et mon âme est malade, malade et torturée.

Je sais ce qu'est la peur, je le sais, aujourd'hui,
Depuis qu'entre ces murs je suis enseveli :

Ni le murmure des flots, ni l'éclat du fusil
Ne peuvent plus briser la chaîne qui me lie… »

Et célant dans ses yeux un triomphe mauvais,
Se tenant à l'écart, une femme m'écoutait.

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/traduit du russe par Nikita Struve
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Nikolai Goumilev
Le tramway égaré



extrait 3

Chère Marie, c'est là que tu as vécu et chanté,
Que pour moi, ton fiancé, tu tissais un tapis,
Où sont donc maintenant ton corps et ta voix,
Se peut-il que la mort t'ai ravie ?

Comme tu gémissais dans ta chambre,
Coiffé d'une natte poudrée,
J'allais me présenter à l'Impératrice
Pour ne plus jamais te revoir.

Je le sais aujourd'hui : notre liberté —
C'est la lumière qui jaillit de là-bas,
Hommes et bêtes se pressent à l'entrée
Du zoo des planètes.

Et aussitôt un vent familier et doux,
ET de l'autre côté du pont fondent sur moi
La dextre du cavalier ganté de fer
Et les deux sabots du destrier.

Isaac est nacré dans les cieux,
Là je chanterai actions de grâce
Pour Marie et des prières funèbres pour moi.

Cependant, à jamais, mon âme est abattue,
J'ai peine à respirer et vivre fait souffrir…
Chère Marie, jamais je n'aurais cru
Que l'on puisse tant aimer et languir.
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Nikolai Goumilev
Nous avons oublié...

Nous avons oublié que le mot seul
Brillait radieux sur la terre bouleversée,
Et que dans l'Evangile de saint Jean
Il est écrit que le mot est Dieu.

Et nous avons ramené son champ
Aux indigentes limites de ce monde,
Et comme des abeilles mortes dans une ruche vide,
Morts, les mots exhalent une odeur vireuse.

(La Planche de vivre, Traduction de René Char et Tina Jolas)
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Nikolai Goumilev
Le tramway égaré



extrait 2

Et surgissant un instant à la fenêtre,
Nous jeta un regard pénétrant
Un vieillard misérable — ce doit être
Celui qui mourut à Beyrouth l'an passé.

Où suis-je ? Languissant, angoissé,
Mon cœur me bat la réponse :
Vois-tu la gare où l'on peut acheter
Un billet pour les Indes de l'Esprit ?

Une enseigne… Des lettres gorgées de sang
Annoncent — primeurs, ici, je le sais,
Ce ne sont ni choux ni navets que l'on vend,
Mais des têtes de suppliciés.

En chemise rouge, le visage en forme de pis,
Le bourreau m'a tranché la tête,
Elle gisait là avec les autres,
Dans la caisse gluante, tout au fond.

Dans la ruelle, derrière la haie,
Une maison à trois fenêtres, le gris d'un gazon…
« Arrêtez, conducteur, arrêtez,
Arrêtez sur-le-champ le wagon ».

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Nikolai Goumilev
Au foyer



extrait 1

L'ombre s'étendait… Le foyer s'éteignait.
Bras croisés, à l'écart, seul il se tenait.

Un regard immobile fixé sur les lointains,
Il faisait le récit de son amer chagrin.

« J'ai pénétré au cœur des pays inviolés,
Quatre-vingt-dix jours mes hommes ont cheminé.

Après chaînes de montagnes, forêts et parfois
Des villes étranges se profilaient là-bas.

Dans la paix de la nuit, de ces villes, souvent,
Des cris mystérieux atteignaient notre camp.

Nous abattions des arbres, nous creusions des fossés,
Et le soir des lions venaient nous visiter.

Mais point d'âme craintives parmi nous, et sur eux
Nous tirions, en visant droit entre les yeux.


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/traduit du russe par Nikita Struve
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