À Saturnine
De la tranquillité monotone des champs,
Tu nous vins l'an passé, ma chère inattendue.
De notre maître aimé les strophes et les chants,
Ont fait vibrer d'amour ta jeune âme éperdue.
Valentine aux yeux verts, l'éventail en tes mains,
Sera sceptre de grâce ou cravache de reine.
Toi qui sais émouvoir les plus fiers des humains,
Mais du maître adoré portes gaiement la chaîne,
Aventurine étrange, aux fantasques cheveux,
Lisant dans tes tarots, ô fille de Bohême,
Aux empereurs courbés, tu dirais : je le veux !
Mais au seul maître aimé, tu diras : je vous aime !
Berceuse
Comme quand j'étais petite,
Je viens me faire bercer.
Je dormirai vite.
Tu vas m'enlacer.
Tu vas m'embrasser.
Le son de la vieille horloge,
Par son tictac obsesseur,
Dans mon cerveau loge
Son rythme berceur...
Oh ! quelle douceur !
Je me sens brûler de fièvre,
Sur mon front, pour me calmer,
Tu poses ta lèvre
Tu sais bien m'aimer.
Tu vas me calmer.