AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Arimagu


Par la porte à droite de l’autel nous entrâmes dans le cimetière.
— Voyez-vous, cher Rafail, ici le château devient église, l’église se transforme en cimetière. Quand j’ai
144
épousé Alexandre, je les ai épousé tous les trois : châ- teau, église, cimetière. J’avais vingt ans. Je viens d’une famille aussi ancienne et bien plus riche que celle de mon mari, mais nous n’avons pas préservé le berceau familial, nous nous sommes dispersés à travers la France, et que dis-je, le monde, car il y a des G. (elle prononça un nom glorieux) en Suisse, en Italie, au Canada, et nos tombes sont partout. Alors que là, ils sont ensemble. Quand après notre mariage Alexandre m’a emmenée ici et m’a montré ces tombes, j’ai vu toute ma vie se déployer devant moi. J’ai su que, dès lors, j’appartenais à ce bout de la Terre, parce que ces morts m’ont accueillie et m’ont donnée une place parmi eux. Et vos proches, Rafail, où sont-ils ?
— Jenesaispas:Goldenblatc’estcommeDupont, à peu près aussi rare.
— À votre âge, je savais déjà où je serai enterrée, répéta Thérèse. Quant à mon mari, il le savait dès sa naissance.
Je compris, tout à coup, pourquoi il lui était facile de se défaire de ses vestes. Nous marchions sur les feuilles grasses du plantain qui poussait entre les tombes, entre les obélisques et les dalles brisés. Thé- rèse s’arrêta devant une pyramide et me l’indiqua des yeux. Il y avait sur sa face un relief figurant une croix dans une couronne.
Commenter  J’apprécie          100





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}