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Citation de Charybde2


J’ai repris contact avec W en décembre 2012. Quatre ans s’étaient écoulés depuis l’opération Plomb durci menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Déclenchée au terme de six mois particulièrement tendus, son objectif officiel était de mettre fin aux tirs de roquettes sur le sud du pays en détruisant des réseaux de tunnels. Plus de mille Palestiniens, dont de nombreux gosses, laissèrent la vie durant ces trois semaines. Les Nations unies s’étaient fendues d’un rapport au moment des faits, dans lequel le principal signataire, le juge Richard Goldstone, sud-africain, juif, soulignait qu’en l’absence de coopération avec les enquêteurs de l’ONU, et au regard de ce qui avait été constaté sur le terrain, les deux parties encouraient l’accusation de crimes de guerre. La publication de ce document avait fortement irrité les dirigeants israéliens. De manière tacite, le feu vert était donné pour l’application du droit criminel international à l’encontre de suspects détenteurs du passeport hébreu ; ils pourraient être appréhendés sur la base du rapport, partout dans le monde, et être extradés.
Trois ans plus tard, par une tribune dans le Washington Post, le même Goldstone était en partie revenu sur ses conclusions. « Si j’avais disposé, à l’époque, de tout ce que je sais à présent, le rapport aurait été un document différent. » Cette prise de position avait interpellé les autres magistrats signataires du rapport. À leur connaissance, en dépit de ce que leur confrère laissait entendre, et malgré la coopération tardive des autorités israéliennes, aucun nouvel élément susceptible de blanchir Israël n’avait été porté au dossier. Il était de notoriété publique, par ailleurs, que certains groupes de pression juifs en avaient fait baver au juge. Goldstone lui-même s’en était fait l’écho publiquement. On l’avait ainsi dissuadé d’assister à la Bar Mitzvah de son propre petit-fils. De se rendre à la synagogue pour y entendre le gosse intégrer la communauté.
Je pensais qu’il y avait de quoi faire un bon papier.
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