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Citation de eternel


On apprend plein de choses à la lecture de ce livre.
C'est une intrusion en profondeur dans les arcanes de l'édition française. En d'autres termes, Dallas à tous les étages et à toutes les époques. Grandeurs et décadences des principaux intervenants, groupes familiaux ou industriels.
Véritable microcosme où on retrouve les mêmes acteurs chez les uns puis chez les autres pour le meilleur ou pour le pire. Chiffres d'affaires en montagnes russes frisant régulièrement la ruine, liés le plus souvent à la roulette russe des Prix et des paris éditoriaux. C'est un monde de professionnels sous l'épée de Damoclès de l'aléatoire. Rôle grandissant ( et malsain ?) des financiers et des juristes. Décadence des auteurs français à l'international par leur écriture minimaliste, nombriliste, égotique.
Faire de l'argent frais (du cash) est aussi incertain que gagner au loto. Survivre devient le maître mot des sociétés, des éditeurs , des auteurs où à de rares exceptions près, la fidélité et la construction d'un fonds littéraire ne sont plus de mise. Finalement, l'édition française est une machine qui avance à fonds de train dans les brumes de l"inconnu et qui se réjouit de ne pas encore avoir sombré et disparu. Mais les dangers sont de plus en plus nombreux : livres numériques et fin de l'ère Gutenberg, numérisation et internet, multiplication des petites maisons d'édition qui ne peuvent distribuer, rôle hégémonique de la distribution, globalisation des auteurs et starisation de certains au détriment de tous, course aux contrats mirifiques, monétisation à l'extrême des écrits et des contrats, judiciarisation du secteur pour les principaux.
Face à ce constat très affligeant on se pose encore la question de savoir pourquoi il y a encore des lecteurs, des auteurs, des éditeurs, des libraires, des distributeurs, des bibliothèques puisque toutes ces débauches d'énergie et d'argent sont en majorité des causes perdues.
Nos sociétés humaines sont de drôles de systèmes de savoirs et leur transmission repose encore majoritairement sur l'écrit et le livre.
L'édition n'est pas (encore) foutue en France.
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